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Nice: la municipalité recense "30 interpellations par semaine" dans le quartier des Moulins

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Anthony Borré, le bras droit de Christian Estrosi, assure que le travail des policiers mobilisés dans la lutte contre le trafic de drogue est "considérable" et fustige le procès en "amateurisme" intenté par la députée Christelle d'Intorni.

Entre les fusillades et le trafic de drogue, l'actualité judiciaire a été riche ces derniers mois aux Moulins. Ce quartier niçois, défavorablement connu pour son point de deal, a fait l'objet d'une réunion publique fin mars en présence de Bernard Gonzalez, le préfet des Alpes-Maritimes, Xavier Bonhomme, le procureur de Nice, Christian Estrosi, le maire de Nice, et Anthony Borré, son premier adjoint.

Depuis, "30 individus par semaine" sont interpellés dans le quartier, avec "l'appui de la police nationale et des CRS", indique ce dernier au micro de BFM Nice Côte d'Azur. "C'est considérable", insiste-t-il.

15 opérations en une semaine

Dans un communiqué publié ce vendredi, la préfecture confirme cet ordre de grandeur. 27 personnes, dont dix mineurs et cinq étrangers en situation irrégulière faisant l'objet d'une mesure d'éloignement, ont été arrêtés entre le 1er et le 8 mai au cours de 15 opérations de sécurisation.

Anthony Borré tire notamment de ces chiffres la conclusion qu'"il faut continuer avec la police aux frontières à mener des interpellations fortes".

Les mineurs, "un sujet de préoccupation"

Autre constat effectué par le bras droit de Christian Estrosi: de nombreux mineurs sont interpellés, "ce qui est un sujet de préoccupation".

Dernièrement, le maire de Nice et Anthony Borré ont réuni les élèves absentéistes de la ville. Un type d'action qu'ils entendent répéter, "parce que par l'absentéisme scolaire, on peut identifier des gamins qui sont embrigadés dans des réseaux de trafics de stupéfiants".

À ce jour, Anthony Borré ne dispose pas de données sur les suites des interpellations. "Ce n'est pas moi qui peut communiquer sur les suites judiciaires, c'est le procureur de Nice", évacue-t-il. Et d'ajouter: "Je sais que les magistrats font au mieux avec des moyens qui ne sont pas toujours à la hauteur".

Des drones pour traquer les dealers

De l'avis de Christelle d'Intorni, député Les Républicains des Alpes-Maritimes, la lutte contre le trafic des stupéfiants aux Moulins n'est pas suffisament efficace. Cela malgré le déploiement récent de drones pour traquer les dealers et la saisie de près de 3700 grammes de cannabis, de 237 grammes de cocaïne et de 4645 euros en numéraire lors de la première semaine de mai.

Invitée de France Bleu Azur jeudi, elle a fustigé l'"amateurisme" du préfet du département, estimant qu'"il a déplacé le problème parce que les tirs n’ont plus lieu le jour mais la nuit".

Anthony Borré s'est dit "extrêmement choqué par ces propos" à notre micro ce vendredi matin. "Monsieur le préfet des Alpes-Maritimes, comme bon nombre de ses collègues d'ailleurs, a quarante ans dans le corps préfectoral. Il a servi dans la DGSE", tient à rappeller le premier adjoint à la mairie de Nice.

"On a le droit d'être opposé à la politique gouvernementale, on a le droit d'être inquiet, on a le droit de formuler des critiques", argue-t-il, "mais les mots ont un sens".

Selon Anthony Borré, les propos de Christelle d'Intorni traduisent une "banalisation de la violence". C'est pourquoi il l'invite à s'excuser auprès du préfet des Alpes-Maritimes.

F.B.