Marineland: l'ONG Sea Shepherd propose de financer "le soin des cétacés" et le salaire des soigneurs

Une orque du parc Marineland d'Antibes, quelques jours avant sa fermeture en janvier 2025. - BFM Nice Côte d'Azur
Une proposition pour éviter la rupture de soins des animaux. L'ONG de défense du bien-être animal Sea Shepherd a annoncé, ce vendredi 21 mars dans un communiqué, vouloir financer le salaire des soigneurs de Marineland dont le contrat arrive à terme le 15 avril prochain.
Le parc d'Antibes a fermé ses portes le 5 janvier dernier, laissant planer depuis l'inquiétude des associations sur le sort des animaux s'y trouvant encore, et notamment Wikie et Keijo, les deux dernières orques vivantes de Marineland.
"Sea Shepherd France propose donc de reprendre à sa charge le personnel nécessaire aux soins des 14 cétacés ainsi que les différents frais inhérents à leur présence sur les lieux", écrit l'ONG.
De même, elle va aussi demander la désignation d'un expert qui sera chargé "d’analyser l’état des bassins sur lesquels il est tout à fait possible de réaliser des travaux de maintenance afin de laisser le temps aux projets de sanctuaires d’arriver à terme".
Plusieurs sites étudiés pour accueillir les orques
Dans une vidéo qualifiée de "mascarade" ce mardi par l'association One Voice, la ministre de la Transition écologique détaillait les pistes étudiées pour l'avenir des orques: en Italie, au large de la Grèce ou dans un nouveau parc animalier en Espagne.
La première piste étudiée par le gouvernement, à Tarente (Italie), pourrait accueillir les orques mais pas avant un an, le temps de faire des aménagements de bassins, a appris BFMTV de la part du ministère de la Transition écologique ce mardi 18 mars.
La seconde, au large de la Grèce, a été visitée par un représentant du ministère et les ONG, mais rien n'existe sur ce site pour le moment et tout reste à construire. "C'est un projet qui suscite un peu plus de réserves des autorités grecques qui ne sont pas sûres qu'il arrivera jusqu'au bout", indique la ministre.
Problème, le temps presse car le contrat des soigneurs de Marineland se termine bientôt et aucune de ces solutions ne pourraient à court terme permettre le transfert des orques. De même, l'envoi des deux animaux est exclu pendant la période estivale pour des raisons liées à des risques pour leur santé.
En clair, une seule piste reste envisageable dans le mois qui vient: un transfert vers le parc situé à Tenerife sur les îles Canaries espagnoles.
"Une solution inacceptable"
Cette hypothèse d'un envoi vers le Loro Parque espagnol est toutefois "une solution inacceptable" selon Sea Shepherd, qui considère que ce "passage 'transitoire' (...) est inutilement stressant pour les animaux", et ne serait "qu’une étape vers un transfert en Chine".
"Avec de nombreux décès (4 orques décédées en 4 ans) et de nombreuses agressions entre les individus du groupe, l’avenir pour Wikie et Keijo y sera bien pire que tout ce qu’elles ont connu jusqu’ici", s'inquiète l'ONG.
L'État n'ayant "absolument plus la main sur le devenir des animaux" en cas de transfert dans la péninsule ibérique, Sea Shepherd s'inquiète que "la souffrance induite par la captivité qui a été interdite en France sera donc simplement exportée".
Après plus de 50 ans d'activité, le parc aquatique Marineland d’Antibes avait fermé définitivement ses portes le 5 janvier, mettant en avant des raisons économiques liées à la promulgation de la loi interdisant les spectacles de cétacés d'ici 2026.