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"Il avait le cœur sur la main": la vive émotion des proches d'Ayoub, 15 ans, tué par balle à Grasse

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Le père de l'adolescent espère pouvoir récupérer la dépouille de son enfant rapidement, afin de pouvoir procéder aux obsèques de son fils, atteint par des tirs vendredi 24 mai dans le quartier des Fleurs, et mort dimanche.

Au lendemain de l'annonce de la mort du jeune Ayoub, touché par balles à la tête vendredi 24 mai au sein du quartier des Fleurs de Grasse, l'émotion ne faiblit pas parmi son entourage.

Ayoub et sa famille vivaient depuis 2007 dans une résidence tranquille, à moins de deux kilomètres des lieux du meurtre. Ici tout le monde le connaissait, ses voisins évoquent la gentillesse du garçon.

"Il était toujours là pour m'aider à monter les courses. Il était serviable, il faisait parfois des bêtises mais il avait le cœur sur la main", explique à BFM Nice Côte d'Azur un voisin de la famille.

Le père d'Ayoub, qui n'a pas souhaité s'exprimer face à une caméra mais que nos équipes ont pu rencontrer, est dévasté depuis le drame. Il ne mange pas, ne dort quasiment plus, et confie avoir encore du mal à réaliser qu'il ne reverra plus son fils.

"Il était allé dormir chez un copain la semaine dernière. Il m'avait envoyé des photos", s'est sobrement remémoré le père du jeune homme. Afin de commencer son deuil, il souhaite désormais récupérer le corps de son fils au plus vite pour le rapatrier et l'enterrer en Algérie.

Le maire de Grasse souhaite démolir le quartier des Fleurs

L'émotion est toute aussi intense dans l'ancien collège d'Ayoub, où certains élèves confient même leurs craintes. "On le connaissait tous, c'est un choc. Ça fait peur des gens qui n'hésitent pas à tirer sur des jeunes. Il ne faut pas y aller dans ce quartier que l'on surnomme la Blaquière", décrit cette collégienne.

Ce secteur est d'ailleurs dans le viseur du maire de Grasse qui souhaite démolir les 542 logements sociaux qui s'y trouvent.

"On y va avec courage et détermination, pour améliorer la ville. Soit on tourne les yeux et on dit 'On regarde ailleurs on verra bien ce qu'il se passe', ou soit comme je le souhaite qu'on prenne les solutions à la base. Ce n'est certainement pas en remettant un coup de peinture dans la cage d'escalier qu'on va changer le fonctionnement du quartier", assume Jérôme Viaud, maire (LR) de Grasse.

De plus, à l'instar de Nice, le maire réfléchit aussi à la possibilité d'instaurer un couvre-feu pour les mineurs. Tandis que cette idée fait son chemin à la municipalité, l'enquête se poursuit pour tenter de retrouver les deux suspects à l'origine des tirs. Des douilles de calibre 9mm avaient été découvertes sur les lieux du meurtre par les enquêteurs.

Le scooter sur lequel les deux suspects avaient embarqué avait, lui, été retrouvé incendié à trois kilomètres des lieux du drame. Une enquête avait initalement été ouverte pour "tentative d'assassinat", alors que l'adolescent était encore entre la vie et la mort. Selon le parquet de Grasse, le mobile de la fusillade demeure pour le moment incertain.

Kelly Vargin, Kylian Chaput avec Alexis Lalemant