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Guerre en Ukraine: la justice russe condamne une blogueuse culinaire installée près de Nice

La blogueuse a été condamnée par la justice russe pour avoir utilisé le mot "guerre" sur Instagram.

La blogueuse a été condamnée par la justice russe pour avoir utilisé le mot "guerre" sur Instagram. - Capture d'écran Instragram

Un tribunal de Moscou a ordonné le placement en détention de cette blogueuse, ressortissante russe, pour avoir enfreint les lois russes sur la désinformation concernant la guerre en Ukraine.

Elle est connue sur les réseaux sociaux sous le pseudonyme @belonika, et elle compte près de 950.000 abonnés. Veronika Belotserkovskaya, une blogueuse culinaire de 51 ans installée à Cap d'Ail, près de Nice, a été condamnée par la justice russe mardi, rapporte Nice-Matin.

Un tribunal de Moscou a ordonné son placement en détention par contumace, c'est-à-dire sans qu'elle soit présente lors du procès. La raison de cette condamnation: selon la justice, cette ressortissante russe a enfreint les lois de désinformation concernant la guerre en Ukraine.

Condamnée pour avoir utilisé le mot "guerre"

Car justement, selon ces lois, les Russes n'ont pas le droit d'utiliser le mot "guerre" pour désigner ce qui se passe en Ukraine depuis le mois de février. Mais dans un message posté sur Instagram, Veronika Belotserkovskaya se dit "horrifiée" et mentionne "une guerre agressive contre un Etat souverain."

La Russie avait ouvert en mars dernier une enquête contre la blogueuse. Dans une interview accordée à Nice-Matin, Veronika Belotserkovskaya, qui a vécu en Russie mais est née en Ukraine, avait dénoncé une situation "irréaliste".

"Je suis juste une femme, une mère de famille, une personne normale", avait-elle confié au journal quotidien. "C'est incroyable que la première personne visée par ces lois sur l'information ne soit pas un journaliste ou un analyste politique, mais une cuisinière."

Consciente des répercussions qu'elle risquait pour avoir posté ces messages, elle s'était dite "fatiguée" sur BFMTV en mars dernier, expliquant qu'elle avait reçu des menaces, mais qu'elle continuerait à afficher son soutien à l'Ukraine.

En réponse à sa condamnation, la blogueuse a tout simplement posté un nouveau message sur son compte Instagram, dans lequel elle dénonce la censure de la Russie.

"Les autorités russes ne mentent jamais, écrit-elle. C'est pour cette raison qu'en quelques semaines, elles ont fermé tous les canaux d'opposition, tous les réseaux sociaux et introduit des sanctions pénales pour la diffusion de toute information qui ne correspondent pas aux vraies informations."

Elle conclut son message en disant qu'il "est temps de demander l'asile politique. Et en Ukraine."

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Le même tribunal russe a également ordonné l'arrestation d'un autre blogueur, lui aussi ressortissant russe, qui tient une chaîne Youtube sur laquelle il cumule plus de 700.000 abonnés.

Laurène Rocheteau