Attentat de la basilique de Nice: l'assaillant condamné à la perpétuité incompressible

Ce dessin réalisé le 10 février 2025 montre Brahim Aouissaoui lors de son procès au Palais de justice de Paris dans lequel il est accusé d'être l'auteur de la l'attentat de la basilique de Nice 2020, dans le cadre d'une entreprise terroriste. - Benoit PEYRUCQ / AFP
Brahim Aouissaoui, principal suspect de l'attentat de la basilique de Nice en octobre 2020, a été condamné par la cour d'assises spéciale de Paris à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible sans remise de peine, ce mercredi 26 février.
La cour a pris en compte la gravité des faits: trois victimes, des actes d'une grande violence, notamment des égorgements et de multiples coups portés.
Il était jugé des faits d'assassinats et tentatives d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste. Le 29 octobre 2020, la paroissienne Nadine Devillers, 60 ans, le sacristain Vincent Loquès, 54 ans, et la mère de famille Simone Barreto Silva, 44 ans avaient été tués avec un couteau de cuisine.
La peine maximale avait été requise
Le ministère public avait requis la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté incompressible, soit une perpétuité réelle, soit la peine maximale pour ce type de faits. Son comportement en détention, avec des menaces, fabrication d'armes artisanales et injures répétées, a été pointé du doigt.
Le ministère public a également insisté sur la dangerosité persistante de Brahim Aouissaoui: il continue de nous faire peur depuis son box, il continuera son djihad."
Le maire de Nice Christian Estrosi était présent dans la salle pour l'annonce du verdict.
Il avait reconnu les faits ce lundi
Pour la première fois, Brahim Aouissaoui avait reconnu les faits lundi lors de son procès à Paris, tout en restant vague sur les circonstances de l'attentat. "Oui, je reconnais les faits", avait-il lancé à la barre dès les premières minutes d'interrogatoire.
Jusque-là, le mis en cause avait plaidé l'amnésie, racontant ne pas se souvenir des faits. "Je n'ai rien à dire, comment aurais-je pu tuer trois personnes?", avait-il déclaré le 10 février dernier à l'ouverture du procès. Le mis en cause n'avait également pas souhaité s'exprimer au sujet des personnes avec qui il était en contact. "Je ne me souviens pas. Je n'ai rien à dire."
Ce retournement de situation n'est néanmoins pas un "tournant", avait estimé Samia Maktouf, avocate de la famille de Vincent Loquès, une des victimes de l'attentat. "Nous avons assisté à une tribune que l'accusé s'est offerte", avait-t-elle déclaré sur BFM Nice Côte d'Azur. "Il prétend toujours être amnésique et il ne répond pas à des éléments de faits."
Une "souffrance à perpétuité" pour les parties civiles
Durant leurs plaidoiries, les avocats des parties civiles ont exprimé la grande douleur des proches des victimes "qui vivront avec cette souffrance à perpétuité, sans aucune réduction (de peine) possible", a souligné Me Régis Bergonzi.
Ils ont également pointé du doigt le comportement du mis en cause, qui a tenté de justifier ses actes en disant avoir voulu "venger les musulmans". "Ce n'est pas le destin qui a tué ces trois victimes. C'est sa main, son couteau. C'était un choix", a rappelé Me Samia Maktouf.