Attentat de la basilique de Nice: l'accusé "reconnaît les faits", l'avocate d'une famille de victime déplore "une tribune"

Durant de longues années, Brahim Aouissaoui a plaidé l'amnésie. Ce lundi 24 février, devant la cour d'assises spéciale de Paris, l'homme suspecté d'avoir commis l'attentat de la basilique Notre-Dame de Nice, en 2020, a revu sa copie.
"Oui, je reconnais les faits", a-t-il lancé à la barre dès les premières minutes d'interrogatoire. Des mots qui tranchent avec ceux qu'il avait prononcés à l'ouverture du procès, le 10 février: "Je ne me souviens pas des faits, je n'ai rien à dire, comment aurais-je pu tuer trois personnes?"
Malgré ce revirement, "je ne pense pas que nous ayons assisté ce (lundi) matin à un tournant du procès", coupe Me Samia Maktouf, l'avocate de la famille de Vincent Loquès, l'une des victimes de l'attentat de Notre-Dame de Nice.
"Une personne extrêmement dangereuse"
Interrogé par BFM Nice Côte d'Azur, le conseil affirme a contrario avoir assisté "à une tribune que l'accusé s'est offerte". Et de développer son propos: "On a assisté à des justifications. C'est peut-être ça qui est nouveau et qui est clairement dit par l'accusé aujourd'hui. Une justification qui relève du registre idéologique terroriste. À savoir que s'il a tué, c'est pour venger des musulmans innocents qui sont tués sur l'ensemble de cette Terre".
Si Me Samia Maktouf reconnaît que le moment "a été poignant pour les parties civiles", l'avocate fait remarquer "que le suspect n'a laissé entrevoir "aucune manifestation de sympathie, d'empathie". "Lorsqu'on lui demande s'il a des regrets, il dit dans un mot bref, clair et précis et haute voix: non", relate-t-elle.
L'intéressée dépeint une personne "extrêmement dangereuse", "endoctrinée", "dans le déni, toujours, depuis le premier jour, lorsqu'il s'agit de parler des faits criminels ou de la scène de crime, ou de parler de son couteau ou des corps gisant dans leur sang".
Le procès s'achèvera mercredi. Brahim Aouissaoui encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Me Samia Maktouf espère simplement que "la loi sera appliquée".