Alpes-Maritimes: les interpellations de migrants en situation irrégulière en forte hausse

Ils sont exactement 17.521 à avoir été arrêtés et non admis dans les Alpes-Maritimes depuis le début de l'année. Le nombre d'interpellations d'étrangers en situation irrégulière a bondi en un an dans le département, selon des chiffres transmis par la préfecture du département à BFM Nice Côte d'Azur.
Du 1er janvier au 15 juin 2023, 4126 étrangers en situation irrégulière ont été arrêtés dans les Alpes-Maritimes, soit une hausse de 81% par rapport à l'année dernière. Sur la même période, 13.395 personnes ont également été interpellées à la frontière et remises aux autorités italiennes, soit une hausse de 30% en un an. En parallèle, les autorités ont annoncé avoir arrêté 188 passeurs qui opéraient à la frontière franco-italienne.
Depuis la mise en place des contrôles systématiques à la frontière entre l'Italie et la France en 2015, la vallée de la Roya voit quotidiennement affluer des dizaines de migrants dans les différents villages. Pour éviter les contrôles de police à la frontière italienne, ces personnes se retrouvent contraintes à passer par la montagne avant de rejoindre la vallée, devenue un passage stratégique.
Des chiffres "tronqués" pour Cédric Herrou
Pour Cédric Herrou, figure locale de l'aide aux exilés, "ces chiffres sont un peu tronqués", car "le préfet des Alpes-Maritimes arrête deux fois les mêmes personnes".
Invité de BFM Nice Côte d'Azur ce mardi, il dénonce le contrôle policier aux frontières qui "crée des morts". Ce sont "des personnes qui prennent des risques et surtout alimentent des réseaux de traite humaine".
L'agriculteur estime par ailleurs "qu'il y a beaucoup plus de problèmes" depuis "que la frontière est fermée". "Est-ce qu'il y avait ces problèmes-là en 2015, en 2014? Non", répond-il. Pour le militant, le département des Alpes-Maritimes ne veut pas gérer la situation migratoire et alimente "un débat stérile".
Crise diplomatique
La question de l'immigration à la frontière franco-italienne est revenue en force ces dernières semaines, notamment sous l'impulsion du projet de loi qui doit être voté cette année.
Le sujet a par ailleurs donné lieu à une crise diplomatique entre la France et l'Italie au début du mois de mai, quelques jours après l'annonce de l'envoi de 150 policiers et gendarmes à la frontière, au niveau de Menton. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a accusé Rome d'être "incapable" de gérer "la pression migratoire", déclenchant l'ire du gouvernement italien.
Après des semaines de tensions, la situation semble toutefois s'apaiser. Emmanuel Macron doit recevoir pour la première fois à Paris ce mardi Giorgia Meloni, la cheffe du gouvernement italien, pour confirmer le retour à la normale des relations entre les deux pays.