Train de nuit Paris-Briançon: après de multiples dysfonctionnements, Arnaud Murgia écrit au ministre des Transports

Les divers défaillances survenues à la fin du mois de décembre ont mis en lumière le manque d'investissements et d'organisation consacrés à cette ligne de plus en plus fréquentée.

La série noire du Paris-Briançon continue. Les voyageurs ont vécu un épisode cauchemardesque durant les vacances de Noël, entre le 26 et le 28 décembre. Un train de nuit est tombé en panne sèche à L’Argentière-la-Bessée dans la nuit du 26 au 27 décembre et un deuxième est arrivé avec 5 heures de retard. Le lendemain, un troisième a pris feu en gare de Briançon, puis un quatrième en provenance de Paris a été annulé 20 minutes avant le départ.

La direction de trains Intercités a indiqué à BFM DICI vouloir mener un "retour d’expérience" pour que "ces dysfonctionnements inacceptables ne se reproduisent plus ". La direction s’excuse en outre pour le stress et la fatigue causés.

"Un plan de désenclavement ferroviaire"

Alors que la fréquentation des trains de nuit en France a doublé ces cinq dernières années et que le Paris-Briançon a le meilleur taux de remplissage du pays après le Paris-Nice, ces dysfonctionnements fréquents pourraient avoir des conséquences sur la notoriété des Hautes-Alpes et de ses stations de ski en tant que destination touristique.

Le président de la communauté de communes du Briançonnais et maire de Briançon, Arnaud Murgia, vient d'écrire une lettre ouverte au nouveau ministre des transports Philippe Tabarot, pour lui demander d'agir rapidement dans la perspective des Jeux olympiques d'hiver de 2030. Il évoque la nécessité d'engager "un plan de désenclavement ferroviaire et des investissements significatifs".  

Des efforts d’investissement et de réorganisation sont donc demandés en urgence notamment pour répondre à ce besoin croissant des voyageurs de se déplacer plus "économiquement".

Prioriser les trains de nuit

Améliorer la "desserte des Hautes-Alpes" est un combat auquel l'ancien ministre et ex-député haut-alpin Joel Giraud s'était déjà attaqué personnellement, alors que la priorité du fret de marchandises sur le transport des voyageurs explique en partie les très nombreux retards sur la ligne.

"Des trains de marchandises passent devant quand il y a un peu de retard, ce qui ralentit le Paris-Briançon. Il faut vraiment que le patron de la SNCF remette de l'ordre dans son système et priorise les trains de nuit aux trains de fret. On ne peut pas balader des voyageurs comme si on était dans des chars à bestiaux du 17e siècle", avait-il déploré au micro de BFM DICI en mars 2024.

À ce jour, et au-delà du Paris-Briançon, aucune infrastructure ni aucun horaire n'est prévu pour transporter les personnes des Alpes du Nord aux Alpes du Sud en 2030, lieux d'accueil des Jeux Olympiques. Reste à savoir si des efforts prochains seront consentis malgré un contexte incertain de rigueur budgétaire et d'instabilité gouvernementale.

Jérémie Cazaux avec Mélanie Hennebique