Retards du train de nuit Paris-Briançon: Joël Giraud demande à la SNCF de trouver une solution

Le député Renaissance des Hautes-Alpes déplore les nombreux retards de la ligne de train de nuit. Il propose la création d'un groupe de travail sur le sujet.

C'est à travers une lettre officielle datée du 6 mars dernier que le député Renaissance des Hautes-Alpes Joël Giraud a décidé de mener la bataille pour mettre fin aux problèmes répétés de retards sur la ligne de train de nuit Paris-Briançon.

Il y exige que cesse le conflit d'usage au sein de la SNCF entre le fret et Intercités, qui serait responsable de ces temps de retard accumulés entre Dijon et Valence.

"Nous sommes passés à deux trains sur trois en retard en décembre et janvier, la situation est hallucinante, il s'agit de retards de deux à cinq heures" déplore l’ancien ministre de Jean Castex, qui a œuvré pour le retour des trains de nuit en France.

Joël Giraud évoque aussi un problème de priorité logistique pour le train de nuit sur les voies ferrées. "Des trains de marchandises passent devant quand il a un peu de retard ce qui ralentit le Paris-Briançon, il faut vraiment que le patron de la SNCF remette de l'ordre dans son système et priorise les trains de nuit aux trains de fret. On ne peut pas balader des voyageurs comme si on était dans des chars à bestiaux du 17e siècle!", déplore-t-il.

Selon le député, "70% des trains" ont eu du retard en décembre et janvier.

Les JO 2030 comme échéance

Il y a d'autant plus urgence à agir pour l'ancien ministre que le Briançonnais pourrait accueillir des épreuves majeures des Jeux olympiques d'hiver en 2030.

"Nous n'avons pratiquement aucune infrastructure ni aucun horaire pour emmener les gens des Alpes du Nord aux Alpes du Dud d'autant que d'autres épreuves importantes auront sans doute lieu à Puy Saint-Vincent", avance-t-il.

A la demande de Joël Giraud, un groupe de travail transversal entre les services du ministère des Transports et ceux de la SNCF pourrait se mettre en place pour solutionner le problème.

Pour lui, les travaux sont réalisables, il ne s'agit que de volonté politique. "Je ne demande pas d'énormes travaux d'infrastructures mais quand on voit qu'on ne peut plus faire croiser les trains entre Valence et Veynes il suffirait de télécommander les aiguillages des voies pour gérer les éventuels retards en vue d'une infrastructure fiabilisée et modernisée pour 2030", estime le député.

Et d'ajoute: "ce n'est plus une question de grosse dépense d'infrastructure, il s'agit de quelques travaux comme le font les Suisses, les Italiens et les Autrichiens, on est peut-être aussi capables en France d'avoir le même niveau d'intelligence".

"Un enjeu économique"

Alors que la fréquentation des trains de nuit en France a doublé ces cinq dernières années, Joël Giraud entend avec ces travaux aller dans le sens des voyageurs et de leurs aspirations.

"Sans aller jusqu'au niveau de confort des trains autrichiens, fiabilisons au moins les choses car les trains de nuit correspondent à celles et ceux qui veulent voir leur empreinte carbone diminuer" abonde le député avant de poursuivre: "Quand on voit que le Paris-Briançon a le meilleur taux de remplissage de France derrière le Paris-Nice, ça montre son importance, c'est un enjeu économique pour nous".

"La SNCF est devenue une grande entreprise industrielle qui ne jure plus que par le TGV, elle a perdu sa culture de la desserte des territoires" déplore pour finir l'élu qui espère voir la SNCF changer de logiciel.

Sollicité par le député, le PDG de la SNCF lui a expliqué être favorable à la participation à un groupe de travail. Le ministre des Transports n'a à cette heure pas répondu aux sollicitations de Joël Giraud qui promet de continuer à le "harceler" de mails pour obtenir un rendez-vous.

Jérémie Cazaux