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"Première mondiale": comment une pépinière des Hautes-Alpes a réussi à produire des truffes blanches

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Installé à Saint-Laurent-du-Cros, les pépinières Robin sont parvenues à produire des truffes blanches, jusqu'ici récoltées principalement à l'état sauvage en Italie.

Et s'il était possible de planter de l'or? Ce fantasme est presque devenu réalité mi-février dans les Hautes-Alpes. Les Pépinières Robin en partenariat avec l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae), ont mis au point des plants capables de produire des truffes blanches, en-dehors de leur aire naturelle.

Vingt ans de recherche

D'une extrême rareté, le prix de cette truffe oscille aujourd'hui entre 1500 euros et 5000 euros le kilos en moyenne. Et elle peut atteindre jusqu'à 50.000 euros lors de vente aux enchères.

"Ces plants ont produit leurs premières truffes en plantation et en-dehors de l'air de production de la Tuber magnatum (nom scientifique de la truffe blanche), ce qui est une première mondiale", se réjouit Christine Robin, co-gérante de cette pépinière avec son frère Bruno, au micro de BFM DICI.

Cette innovation locale -mais au rayonnement international- est issue de travaux sur plusieurs générations de la famille haut-alpine. Depuis 20 ans, ils cherchent un moyen de produire cette variété, habituellement ramassée sauvage en Italie et dans l'est de l'Europe.

Vendu entre 90 et 135 euros

"En 1999, mon frère Bruno a souhaité élargir la gamme des plants mycorhizés qu'on produisait en s'intéressant à cette fameuse truffe blanche d'Italie, la truffe la plus rare et la plus recherchée", explique Christine Robin.

Loin des champs, c'est dans un laboratoire au milieu des fioles et des microscopes qu'a été finalement mis au point le proccesus de mychorization, c'est-à-dire l'opération qui permet d'associer l'arbre et le champignon de la truffe blanche.

Analysés et certifiés par l'Inrae, ces plants truffiers sont désormais vendus à un prix oscillant entre 90 et 135 euros l'unité.

Toutefois, hors de question de planter ces arbres n'importe où. Les plants truffiers ont besoin d'un terrain propice avec des exigences précises en matière de sol et de climat. Le trufficulteur, lui, doit s'armer de patience dans cette ruée à l'or blanc. Le premier trufficulteur français à avoir planté un de ces chênes a attendu quatre ans et demi avant de voir le bout d'une truffe à ses pieds.

Romain Hirt