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"On a des garanties": les élus des Hautes-Alpes satisfaits des aides promises par l'État un an après les intempéries

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Françoise Gatel, ministre déléguée à la Ruralité, a annoncé jeudi 28 novembre le déblocage de 20,3 millions d'euros pour le département. Cette manne servira à réparer et à prévenir de nouvelles inondations.

La réunion entre Françoise Gatel, ministre déléguée à la Ruralité, et plusieurs élus des Hautes-Alpes, se tenait à l'écart de la presse. Mais les journalistes réunis dans le hall de la salle du Queyron, à Guillestre, ont très vite entendu des applaudissements. La ministre venait d'annoncer le déblocage d'une enveloppe de 20,3 millions d'euros pour les Hautes-Alpes, jeudi 28 novembre.

Cette manne permettra de réparer les dégâts des intempéries des derniers mois. Dans le détail, 15,6 millions vont être diffusés vers les communes, et 4,7 millions vont aller au département.

Les nombreux maires présents dans la salle ont accueilli la nouvelle avec soulagement. En particulier ceux des communes victimes d'incidents à répétition dès que la pluie tombe dru.

"On a des garanties"

"Ce sont de très bonnes nouvelles", s'enthousiasme Jean-Pierre Colle, le maire Champoléon. "On a des garanties, ce qui va nous permettre la continuation dans le budget 2025 de nos projets hors phénomènes climatiques."

Mais cet argent va surtout être fléché vers la sécurisation de certaines infrastructures de sa vallée, en particulier la route. "On n'en a qu'une seule, elle doit absolument rester ouverte", ajoute l'édile. Des travaux de confortement ont eu lieu et il faudra en faire d'autres".

Sur le terrain, les stigmates des intempéries sont encore bien présents. Notamment entre Guillestre et Risoul, durement frappés le 1er décembre 2023. À Guillestre, l'Intermarché est encore fermé pour un an. Il a fallu du temps pour que les propriétaires puissent obtenir un permis de construire pour remettre aux normes leur bâtiment. Et il en faudra encore avant de voir les rayons se remplir. Mais la visite de la ministre dans le magasin est un signal positif.

"Il y a quelqu'un qui vient prendre des nouvelles. On se sent moins seuls", souffle Julien Gonsolin, le patron du magasin.

Des tonnes de boue

En amont, à Risoul, les amas de terre et de roches sont encore spectaculaires. Des maisons disparaissent partiellement dans la boue, une voiture blanche est restée plantée dans les gravats, le capot sous la terre et le coffre vers le ciel. Un habitant attend Françoise Gatel de pied ferme. Un grand drap est suspendu à son balcon, portant l'inscription "Bienvenue madame la ministre".

Sa maison a été traversée par des tonnes de boue lors de la crue du torrent des Chalps. Des traces de boue sont encore visibles sur les murs, bien au-dessus des fenêtres du rez-de-chaussée. Mais les dédommagements tardent à venir et il a le sentiment d'être livré à lui-même par les pouvoirs publics.

"J'avais eu des relations inexistantes avec la préfecture, jamais de retour à mes demandes", liste-t-il. "Je suis passé par les services de la mairie très normalement mais j'ai eu le sentiment d'être laissé au bord du chemin."

La ministre a fait de son mieux pour le rassurer sur l'avenir et la prise en charge par les assurances ou les services compétents des dégâts subis. Mais l'argent qu'elle a promis aux élus ne doit pas servir qu'à réparer.

Les épisodes pluvieux amenés à se répéter

Avec le réchauffement climatique, les épisodes pluvieux violents deviennent plus probables, et les infrastructures doivent s'adapter. Pour elle, il en va de la préservation de la vie économique en montagne.

"L'idée est de prévenir des catastrophes de cette nature", explique Françoise Gatel. "Ça ne doit pas conduire à mettre un territoire sous cloche. C'est un territoire où on veut habiter, où on veut vivre et travailler. L'économie tournée vers les sports d'hiver doit évoluer. C'est un projet d'avenir pour la montagne que l'on veut construire avec les élus locaux. Mais il faut qu'on pense autrement, il faut construire différemment."

Et si les Hautes-Alpes ont été largement servies, Françoise Gatel n'a pas oublié les autres départements touchés. Les Alpes-de-Haute-Provence vont ainsi recevoir un chèque de 14,5 millions d'euros: 11 millions à destination du département et 3,5 millions pour les communes touchées, notamment en Ubaye.

Ugo Marseille