Moustiers-Sainte-Marie: une pharmacie expérimente le dépistage de la rétine

Dépister les maladies comme la rétinopathie diabétique de manière précoce en pharmacie, c’est l’expérimentation mise en place dans une pharmacie des Alpes-de-Haute-Provence depuis le mois de septembre. 18 patients ont déjà franchi le pas.

C’est une expérimentation qui pourrait vous changer la vie. Finis les longs mois d’attente pour aller voir un ophtalmologue, rendez-vous au coin de la rue, dans votre pharmacie. À Moustiers-Sainte-Marie (Alpes-de-Haute-Provence), l’officine du Verdon expérimente depuis le mois de septembre un dépistage précoce de la rétine. L’objectif: prévenir de certaines maladies comme la rétinopathie diabétique.

"L’idée, c’est de voir comment ça fonctionne et tirer des statistiques sur l’amélioration de la prise en charge. On a trois logiciels qui doivent communiquer, on fait les tests pour résoudre tous les bugs machines et opérateurs", commente Vincent Tramini, le pharmacien en charge de cette opération.

"C’est une première ici à Moustiers-Sainte-Marie, c’est très important pour nous. On a installé un rétinographe qui est financé par l’Agence régionale de santé (ARS). Il y a un travail avec le pharmacien de l’officine et un cabinet d’ophtalmologie basé à Aix-en-Provence qui va interpréter les consultations", détaille Yann Bubien, le directeur général de l’ARS Provence-Alpes-Côte d'Azur.

"Faciliter le travail des médecins"

Cette prise en charge permet aux patients de savoir rapidement s’ils doivent consulter un spécialiste. "Le but, ce n’est pas de prendre le travail des médecins, c’est vraiment de travailler avec eux. Là, nous on ne fait pas de diagnostic, on fait juste des prises de photos, on facilite leur travail", précise Pierre-Olivier Franceschini, étudiant en 4e année de pharmacie à Marseille, avant d'ajouter: "Cela permet aussi de raccrocher des personnes en rupture de soins".

Puisque dans le département, il n’existe aucun spécialiste de la rétine, il faut se déplacer jusqu’à Aix-en-Provence. "Ce sont des missions qui nous sont données aujourd’hui pour répondre aux besoins de nos patients", assure le pharmacien, Vincent Tramini.

"Ici dans ce village, il n’y a plus de médecins depuis de nombreuses années. Grâce à cette expérimentation, on peut apporter de l’aide aux patients, leur éviter de se déplacer car on est quand même assez reculé", justifie Antoine Tramini étudiant en 3e année de pharmacie avant de poursuivre: "c’est super intéressant, ça ouvre plein de portes à la pharmacie. Au lieu de faire uniquement de la délivrance de médicaments."

Un examen de 15 à 20 minutes qui permet de faciliter l’accès aux soins. Quatre photos sont prises grâce à cette machine, analysées par l’intelligence artificielle, puis transmises par téléexpertise à des spécialistes. Ils répondent en général dans les heures qui suivent. Au total, 18 patients ont déjà franchi le pas depuis septembre.

Fanny Pechiney