Mayotte: un Manosquin organise une collecte pour d'aider les habitants après le passage du cyclone

Le Manosquin Killian Guibert est professeur dans une école à Mayotte - BFM DICI
Plusieurs dix jours après le passage du cyclone Chido à Mayotte les actions pour soutenir les habitants se multiplient dans les Alpes-de-Haute-Provence. Le Manosquin Killian Guibert, professeur d'EPS à Mayotte, fait partie de ceux qui ont mis en place des collectes à l'échelle locale.
À l'heure actuelle, la situation à Mayotte est loin d'être rétablie. Le jeune professeur d'EPS, qui travaille dans un collège de l'île situé dans le village de Tsoundzou depuis un an et demi, est rentré en France métropolitaine quelques jours avant le passage du cyclone. Il est ainsi d'autant plus affecté par la situation.
Un "sentiment d'abandon"
"Ça me touche énormément, j'ai ce sentiment d'abandon du fait d'être rentré avant et c'est pareil pour la plupart des enseignants que je connais. On est un peu tristes de ne pas être là-bas pour aider, donc on essaie de se rendre utile ici", déplore-t-il.
Il y a 11 mois, il a développé un projet de conteneur servant à l'aide humanitaire. À l'origine, cette initiative était uniquement destinée aux enfants du collège dans lequel il enseigne. Néanmoins, en raison de la catastrophe écologique et sanitaire, la portée et l'urgence de ces dons se sont élargies.
"Tout le monde est dans le besoin. Ça a été un carnage complet sur l'île donc j'essaie de récolter le plus possible pour pouvoir donner le maximum à mon retour à Mayotte", relate-t-il.
Des besoins "plus urgents"
Sur place, les connaissances du professeur de sport font état d'une situation catastrophique. "Tous les bidonvilles sont rasés, même les maisons en dur sont fortement âbimées, il y a du pillage, les secours arrivent mais, sur place, on me dit que ça met du temps, ça fait une semaine qu'il y a des personnes qui n'ont ni d'eau ni de quoi se nourrir", se désole-t-il.
Pour la collecte, certains besoins sont "plus urgents" que d'autres, souligne l'enseignant. "Les vêtements et les chaussures", d'abord. Ensuite, "tout ce qui est matériel scolaire, produits d'hygiènes et des produits médicaux, et peut-être des jeux pour remonter le moral de ces enfants qui ont tout perdu", explique le Manosquin.
Dans sa quête de dons, le professeur a pu compter sur la générosité des habitants et structures locales, qui lui ont fourni un utilitaire, via le Rugby club méditerranéen. Il a fait le voyage jusqu'à Manosque avec une autre voiture conduite par un membre du Rugby club d'Aubagne depuis Saint-Mitre-les-remparts (Bouches-du-Rhône). Dans ces véhicules, plusieurs mètres cube de dons sont réunis pour les habitants de Mayotte.
Une solidarité locale
Certains établissements scolaires ont également apporté leur aide au Manosquin, dont l'école de Sainte-Tulle. "Je vois que tout le monde se mobilise et je les remercie parce que la situation est compliquée à Mayotte et ça va durer comme ça encore un moment".
Pour l'envoi du conteneur, il prévoit une enveloppe de 7.500 euros pour une capacité d'environ 70 mètres cube. La cagnotte en ligne doit permettre de financer l'expédition. La collecte de matériel est organisée pour le moment jusqu'au 31 décembre, le temps pour Killian Guibert d'évaluer la quantité et voir s'il est possible d'envoyer un deuxième conteneur.
Pour connaître les points de collecte, Killian Guibert est joignable par mail à l'adresse solidaritepourmayotte976@gmail.com et par téléphone au 07.70.83.02.97 ou via les réseaux sociaux à travers le compte "pourlesenfantsdemayotte".