Liaison entre Vars et Risoul: toujours aucun accord à quelques jours du début de la saison

La station de Risoul dans les Hautes-Alpes (photo d'illustration) - BFM DICI
Toujours pas de fumée blanche. Malgré d’âpres négociations qui s’éternisent, la SEM-Sedev à Vars et Labellemontagne à Risoul n’ont toujours pas trouvé d’accord pour ouvrir la liaison qui permet aux skieurs de profiter des deux domaines. À cinq jours du début de la saison, le temps presse, autant pour les commerçants que pour les skieurs et les élus qui suivent ce feuilleton de près.
Une proposition de Labellemontagne
Le dernier épisode a pourtant livré un retournement de situation qui faisait espérer le meilleur. Mais selon les informations de BFM DICI, tout s’est accéléré jeudi soir. Jean-Yves Rémy a livré une ultime proposition à Vars, et pas des moindres: le déplafonnement dans le cadre de la réversion, que le patron de Labellemontagne se refusait à faire jusqu’à présent.
"Le plafonnement était de 450.000 euros par saison. J’avais proposé 500 voire 600.000 euros mais cela a été refusé. J’ai donc accepté de déplafonner à titre expérimental pour cette saison. Nous verrons bien si cette décision met en difficulté mon entreprise. Cela pourrait avoir des conséquences sur les investissements à Risoul dans les prochaines années, ce que je ne souhaite pas", déclarait vendredi matin Jean-Yves Rémy à BFM DICI.
Le déplafonnement était justement ce que demandait Dominique Laudré, maire de Vars et président de la SEM-Sedev, pour ouvrir la liaison. Avec un tel pas en avant de Labellemontagne, de nombreux acteurs de la Forêt Blanche pensaient que l’affaire était dans le sac et que la SEM-Sedev ne pourrait qu’accepter ce nouveau "deal". Vendredi, la réponse de Vars est tombée: oui, mais.
Le maire de Vars reste ferme
Dominique Laudré accepte et reconnaît ce pas en avant de Labellemontagne mais le maire de Vars reste ferme sur l’une des conditions fixées dès le début des négociations: le déplafonnement de la saison précédente. "Il y en a assez de faire porter la responsabilité sur Vars", souffle un proche de Dominique Laudré.
Et de poursuivre: "Nous ne provoquons personne. Nous souhaitons juste que l’industriel Labellemontagne verse ce qu’il doit à Vars. Une somme qui n’est contestée par personne. Dominique Laudré a eu le courage de dire 'stop' à une pratique qui desservait Vars depuis des années."
"Quand un ami vient manger à la maison les mains vides, ça passe. Quand il revient la deuxième fois avec une baguette, ça passe. Mais à la troisième fois, on est en droit de lui faire payer l’électricité pour le repas qu’il prend. La somme est due et Labellemontagne ne veut pas la donner. Nous, nous pensons que cette somme serait mieux dans les caisses de la Forêt Blanche que dans la poche d’un privé", continue ce proche du maire de Vars.
"Je ne peux pas accepter cela"
En plus de cette rétroactivité, Dominique Laudré souhaiterait graver dans le marbre ce déplafonnement. Au moins jusqu’en 2026, date des futures élections municipales.
"Je ne peux pas accepter cela", indique sobrement Jean-Yves Rémy ce dimanche à BFM DICI.
Un cadre de Labellemontagne va plus loin. "Ce n’est pas une histoire d’argent pour la saison. L’une des dernières propositions montait à environ 600.000 € de réversion alors que nos confrères de Vars demandent entre 800.000 et un million d’euros. La vraie problématique, c’est que les conditions de Vars pour signer cette nouvelle convention pourraient mettre en péril notre entreprise", explique-t-il.
Avant d'ajouter: "Imaginez un peu, on serait sur certaines années à 1 million d’euros de réversion à la SEM-Sedev. C’est mathématiquement impossible à tenir pour nous. Notre entreprise serait en souffrance. Et les conséquences sur Risoul, Vars et la Forêt Blanche seraient terribles."
Ultimes tractations ce lundi
Un argument balayé par Vars. "Dès le départ, Jean-Yves Rémy nous a dit que son groupe pesait plus de 800 millions d’euros. Et que les deux millions de perte à Risoul ne le faisait pas trembler", se remémore un proche de Dominique Laudré qui assiste aux négociations.
Et de préciser: "Aujourd’hui, Labellemontagne dégrade son forfait de plus de 4 euros. Avec 390.000 journées skieurs, vous pouvez faire le calcul, il est plein de bon sens. Jean-Yves Rémy n’a qu’à vendre au bon prix son forfait et donner la somme qu’il doit à Vars. C’est aussi simple que ça."
Selon nos informations, d’ultimes tractations doivent avoir lieu ce lundi. Silencieuse jusqu'à présent, la société Labellemontagne a prévu de communiquer avant vendredi. Mais peu d’acteurs locaux croient encore à un possible retournement de situation, tellement l’opposition entre la SEM-Sedv et Labellemontagne est forte.
Les deux parties arrivent néanmoins à s’entendre sur un constat: Vars, Risoul, la Forêt Blanche et même le Guillestrois, ont tout à perdre en cas de liaison fermée ce samedi lors de l'arrivée des premiers skieurs.