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Gens du voyage: de nouvelles aires de grand passage en projet dans les Alpes-de-Haute-Provence

250 caravanes se sont installées sur un terrain d'agriculteurs à Manosque, le samedi 28 juin.

250 caravanes se sont installées sur un terrain d'agriculteurs à Manosque, le samedi 28 juin. - BFM DICI

Face à l'afflux de caravanes de gens du voyages, l'État et les collectivités s'organisent dans les Alpes-de-Haute-Provence pour mieux les accueillir. D'après le préfet de région, "on avance" sur ce dossier.

Environ 250 caravanes de gens du voyage se sont installées illégalement sur un terrain d'agriculteurs à Manosque, samedi 28 juin. Une situation problématique que connaissent d'autres villes dans les Alpes-de-Haute-Provence chaque été. Mais l'État et les collectivités travaillent pour que l'accueil des gens du voyage s'améliore dans les prochaines années.

Pour Marc Chappuis, préfet des Alpes-de-Haute-Provence, l'installation de gens du voyage n'est pas une nouveauté.

"Chaque année, nous devons faire face à des installations non prévues de gens du voyage, mais cette année est particulière puisque nous mettons en service une aire de grand passage", détaille-t-il auprès de BFM DICI.

Il poursuit: "Là où on était dans une impasse depuis plusieurs années, aujourd'hui, nous avons en perspective le fait de pouvoir accueillir les groupes itinérants sur une aire qui sera mise en service dans les prochains jours".

Des travaux encore nécessaires

Pour les agriculteurs, qui ont vu leur terrain occupé par les caravanes, et pour les élus locaux, qui ont dû gérer cette arrivée, ce n'est pas non plus une première. Néanmoins, cette année, les choses auraient dû mieux se passer.

L'aire de grand passage d'Oraison est prête à accueillir les gens du voyage ou presque: ce samedi, trois convois de gens du voyage sont arrivés.

Tous avaient prévenu de leur arrivée, mais ils étaient attendu une semaine plus tard. Un délai qui aurait permis à l'aire de grand passage d'être totalement opérationnelle. Ce qui aurait provoqué cette installation illégale.

"L'aire a été aménagée durant le printemps, mais nous avions fait en sorte que ce soit mis en service ces jours-ci, donc il y a encore un certain nombre de travaux à faire", explique Marc Chappuis.

Le préfet s'est rendu ce jeudi 3 juillet avec les pasteurs pour leur montrer le terrain et leur indiquer qu'ils devront dorénavant s'installer sur ces terres, qui ont fait l'objet d'aménagements adaptés pour recevoir les groupes de caravanes.

"Cela devrait permettre de gérer les prochaines situations de manière plus appréciée et sereine lors des prochaines années, ajoute le préfet.

"On avance"

Le problème n'est pas réservé au territoire de l'agglomération Durance Luberon Verdon. Il concerne une très large partie des Alpes-de-Haute-Provence, qui voit depuis des années les gens du voyage s'installer sur des terrains agricoles ou sur des stades municipaux.

Le préfet l'assure dans les prochaines années: les choses devraient se régler. "Tout s'inscrit dans le cadre d'un schéma départemental d'accueil des gens du voyage signé en décembre 2022 avec l'ensemble des collectivités", dit-il.

Et d'ajouter: "Ca fait des décennies que le problème se pose et, depuis trois ans, les choses évoluent de manière significative avec des aménagements financés par l'État et les collectivités, dont on voit les premiers chantiers sortir de terre."

Sur l'aire de grand passage d'Oraison et à Sisteron, une aire d'accueil permanente pour accueillir des groupes plus petits, mais sur une durée plus longue, sera bientôt aménagée.

Le préfet ajoute que les situations pénalisantes pour les agriculteurs provoquées par ces installations sur des terrains cultivés ne sont pas acceptables.

"Il faut proposer des conditions d'accueil, et c'est ce qu'on fait à Oraison. On était dans une impasse depuis des dizaines d'années, on avance", affirme-t-il.

D'autres dispositions dans le schéma d'accueil sont également prévues avec une deuxième aire de grand passage sur le territoire de Provence Alpes Agglomération.

Si le préfet s'est rendu ce jeudi avec les représentants des gens du voyage sur le terrain d'Oraison, on ne sait pas, pour l'heure, combien de temps ils prévoient de rester sur le terrain manosquin. 

Laurie Charrié