Commerçants rackettés à Digne-les-Bains: le profil de l'une des personnes interpellées

Un officier de police (image d'illustration). - BFM DICI
Six hommes soupçonnés d'être impliqués dans des faits de trafic de stupéfiants, racket et extorsion de fonds à Digne-les-Bains (Alpes-de-Haute-Provence) ont été interpellés ce mardi 14 janvier.
Tous les mis en cause sont originaires de la commune et plus particulièrement du quartier du Pied-de-Ville. Leur proximité a été établie par l'enquête menée après une commission rogatoire de la juge d'instruction de Digne-les-Bains, qui était initialiement "saisie" de faits de trafic de stupéfiants.
Un gérant de bar à la réputation sulfureuse
Les faits de racket et extorsion de fonds ont été commis sur des restaurateurs et gérants de bar de la commune. Parmi les personnes interpellées, figure un de leur confrère. Mohammed G, âgé d'une soixantaine d'années, est le gérant du "bar du Casino", situé sur le boulevard Gassendi.
Il vit depuis près de huit ans dans le petit village de La Javie. Si les habitants disent ne le croiser que très rarement, certains le décrivent comme un personnage gentil et très agréable. Ses démêlés avec la justice sont néanmoins connus de tous. "On ne le voyait pas souvent. Il était très discret mais on savait qu'il trempait dans des histoires un peu louches", explique un riverain au micro de BFM DICI
Vers la fin des années 90, Mohammed G. a été condamné à 7 ans de prison pour avoir pris part, selon plusieurs sources, à des actes d'extorsion liés à l'installation de machines à sous. Il est également poursuivi pour destruction par incendie d'une boîte de nuit à Château-Arnoux-Saint-Auban.
"Une figure locale"
"Momo est bien connu ici. C'est une figure locale. À l'époque, c'était un peu le mafieux du coin. Il y avait du racket contre protection, enfin c'est ce qui se disait à l'époque. L'un des propriétaires de bars me l'avait glissé", confie à BFM DICI une habitante du village. Elle ajoute: "Je me souviens qu'il rendait souvent visite à sa mère. Elle habitait à Peyruis. C'était avant qu'il se fasse ramasser vers 6h par le GIGN dans sa villa de Saint-Auban. C'était entre les années 1995 et 2000".
Ce n'est qu'après avoir purgé sa peine qu'il s'est installé dans le bassin dignois et qu'il a repris un établissement familial sur le boulevard Gassendi. "Le bar marche bien, c'est vrai, mais de là à avoir une Ferrari... Je ne suis pas sûre que les revenus permettaient ce genre d'investissement", glisse un autre habitant de La Javie. "Pour moi, c'était inimaginable. Je pensais qu'il aurait été suffisamment raisonnable pour se ranger même si je ne suis pas vraiment étonné."
Suspecté de blanchiment
Selon nos informations, sa participation au racket des bars et restaurants est loin d'être une évidence. "On le tient plus sur des délits financiers, comme la non-justification de ressources ou du blanchiment", rapporte une source qui suit les investigations de près.
Autre figure ayant un lourd passif, Mohamed T. Un Dignois âgé de 38 ans et déjà condamné pour trafic de stupéfiants. Il est d'ailleurs toujours dans l'attente d'un jugement pour un autre fait lié au trafic. Parmi les six interpellés, quatre sont bien connus de la justice. Depuis l'opération menée ce mardi et le placement en garde à vue des six hommes, les auditions se poursuivent pour éclaircir toutes les zones d'ombre.