Alpes-de-Haute-Provence: François Braun évoque des pistes pour gérer la situation des urgences

L'ancien ministre de la Santé, François Braun, était en visite ce vendredi 13 décembre, à l'hôpital de Digne-les-Bains. L'objectif, montrer son soutien et esquisser des plans d'action pour les services d'urgence du territoire. Des annonces sont attendues en février prochain.

François Braun, ancien ministre de la Santé, médecin urgentiste et ancien président du syndicat SAMU Urgences de France était, ce vendredi 13 décembre, à l'hôpital de Digne-les-Bains pour faire le point sur sa mission d'appui aux services d'urgence sur le territoire.

"L'idée est de rencontrer les équipes, comprendre les difficultés du territoire et mettre sur la table la boîte à outils des solutions, car je me rends compte que, souvent, les équipes ne connaissent pas tout ce qu'ils ont à disposition pour améliorer la situation du quotidien", explique François Braun, qui était déjà venu au cours du mois de novembre, au micro de BFM DICI.

Différentes pistes à l'étude

Même si plusieurs pistes sont à l'étude, les solutions ne sont pas encore précises. "Il y a déjà le point central de la régulation médicale, avec le rôle essentiel du SAMU qui doit mieux orienter les gens dans le système de santé", avance l'ancien ministre.

Celui-ci pointe également "les transferts de compétences entre professionnels de santé", "le renforcement du rôle des infirmiers et l'émergence des infirmiers en pratique avancée qui sont spécialisés" ainsi que "l'encadrement des médecins en formation". "C'est un peu tout ça qu'on a mis sur la table", développe-t-il.

"Le service des urgences continue de fonctionner"

Dans les solutions évoquées, il n'est pas question de recrutement. Pourtant, le manque de personnel est un problème majeur dans les centres hospitaliers bas-alpins. Dans la commune de Manosque, par exemple, il manque 50% des effectifs. "Le service des urgences continue de fonctionner", nuance François Braun.

Pour autant, l'ancien ministre de la santé rappelle la nécessité de recruter. "Le recrutement reste au cœur des solutions à avoir, affirme-t-il, avant d'évoquer la piste des obligations d'installation.

"Cela ne fonctionne pas, on le sait, il faut arrêter de mentir aux gens. Ce n'est pas parce qu'on va obliger les docteurs à s'installer que ça réglera tous les problèmes. Il faut leur faire découvrir le territoire le plus tôt possible", souligne le ministre.

"Il faut donner les conditions d'exercice qui répondent aux aspirations des jeunes médecins d'aujourd'hui, des contacts plus étroits avec l'hôpital et la possibilité de travailler en libéral ou en salarié à l'hôpital", ajoute-t-il.

"Accompagner la mutation"

"Notre système de santé ne fonctionnera plus comme hier, il faut vraiment intégrer ça. Ce n'était pas mieux avant, on soigne bien mieux aujourd'hui. Vous pouvez vous faire soigner quelle que soit la pathologie et quels que soient les revenus. Le système de santé en France doit être défendu et on doit accompagner la mutation", poursuit François Braun.

Des annonces sont attendues d'ici au mois de février pour présenter les solutions choisies afin d'améliorer le fonctionnement des centres hospitaliers du territoire.

Laurie Charrié avec Emma Forton