Alpes-de-Haute-Provence: des syndicats réclament l'annulation des "Foisonnantes" à Sisteron

Les organisations syndicales représentatives de l'Éducation nationale (FSU 04, Sud éducation 04, UNSA éducation 04 et SGEN-CFDT 04) des Alpes-de-Haute-Provence demandent l'annulation du festival "Les Foisonnantes" à Sisteron.

Les organisations syndicales représentatives de l'Éducation nationale sont vent debout face à la tenue de ce festival. La deuxième édition des "Foisonnantes" doit se tenir durant deux jours autour du thème de la jeunesse. Et c'est justement ce thème qui leur pose problème.

Tous craignent qu'avec la venue de certains intervenants des "allégations mensongères et diffamatoires" soit relatées et qu'un lien de défiance puisse s'installer entre les familles et la communauté éducative.

"C'est un festival qui cible cette année les familles et les enfants. Il surfe sur les inquiétudes, qui peuvent être des questions légitimes, mais en apportant des réponses qui nous semblent aller dans un sens assez dangereux", indique Gweltaz Broudic, le co-secrétaire départemental de la FSU 04.

"Le profil des intervenants nous inquiète beaucoup"

Plusieurs aspects inquiètent le co-secrétaire départemental de la FUS 04. "Celui sur l'éducation à la vie affective relationnelle et sexuelle dans les écoles. Les gens qui interviennent répandent de fausses informations et affirment qu'on met en danger les élèves en leur apprenant des choses assez effroyables. C'est évidemment faux", déclare-t-il.

Il ajoute: "Les troubles neurodéveloppementaux vont également être évoqués. Ils disent soit que cela n'existe pas, soit qu'ils apportent des solutions mercantiles. Ils recrutent pour des thérapies soi-disant alternatives, mais ça met en danger. Elles retardent la prise en charge et le traitement de ces enfants. Le côté "antivax" aussi des intervenants peut pousser les familles à refuser la vaccination pour leurs enfants. Ça veut dire qu'on ne les vaccinera pas contre le papillomavirus qui permet quand même d'éradiquer le cancer du col de l'utérus".

"Le profil de ces intervenants nous inquiète beaucoup", conclut-il.

Des propos qui, selon les syndicats mobilisés, pourraient venir ternir le travail effectué au quotidien par les enseignants, les psychologues, les infirmières scolaires ou encore les assistantes sociales au sein des établissements scolaires. Avec leur intervention, ils demandent aujourd'hui à la municipalité de Sisteron de revenir sur ses positions quant à la tenue du festival dans la commune.

"S'il n'est pas annulé, on espère, au moins, avoir un impact pour alerter les gens qui pourraient se laisser tenter par ces discours. Dans ce festival, ils se présentent toujours sous une forme de bienveillance, mais ce sont des gens que l'on considère, nous, comme dangereux et on regrette de ne pas avoir eu de réaction de la part de l'institution", conclut Gweltaz Broudic, le co-secrétaire départemental de la FSU 04.

Les organisations syndicales représentatives de l'Éducation nationale n'excluent désormais pas la mise en place de rassemblements durant ce week-end-là à Sisteron. 

Barbara Tornambé