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Allos: l'avenir de la station du Seignus va être décidé par une concertation citoyenne

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À la suite d'une décision du maire de la commune, Michel Lantelme, une concertation citoyenne aura lieu pour décider de l'avenir du Seignus, station créée en 1936. Au total, 5.500 contribuables sont appelés à voter à partir du 4 juin jusqu'au 28 juin.

La station du Seignus d'Allos va-t-elle connaître le même avenir que celle du Grand Puy à Seyne-les-Alpes ? Les habitants avaient voté à 71% la fermeture des remontées mécaniques en 2024. Les machines ont cessé de fonctionner au mois de novembre la même année. 57.93% des électeurs avaient participé au scrutin.

À Allos, une concertation citoyenne aura lieu pour décider de l'avenir du Seignus, station créée en 1936, sur décision du maire de la commune, Michel Lantelme. Elle se déroulera au mois de juin à la suite d'une réunion publique en avril.

"Malgré des efforts significatifs de réorganisation, une gestion rigoureuse des coûts et une implication continue des équipes pendant la saison d'hiver 2024/2025, l'activité reste structurellement déficitaire, impactant lourdement les finances communales et départementales(...) Dès 2026, la situation sera intenable, la commune se trouvera dans l'incapacité de soutenir tout investissement sur nos trois sites" peut-on lire dans un communiqué de la commune. 

"Être totalement transparent"

Une boîte à idées a également été mise en place à la suite de la réunion publique mais "aucune proposition n'a été formulée permettant d'apporter une réponse concrète aux défis" toujours d'après ce communiqué. 

Le maire de la commune, Michel Lantelme, s'est inspiré de la situation du Grand Puy: "Le Grand Puy avait lancé l'idée mais ils avaient une démarche un peu différente, ils avaient délibéré en conseil municipal et avaient fait valider cette délibération aux habitants", retrace-t-il.

"Aujourd'hui, nous on fait un peu l'inverse, on consulte la population pour nous indiquer un petit peu. C'est une aide à la décision, voir le ressenti des gens, pour nous permettre d'avancer et savoir quel montant est supportable. C'est une volonté pour nous de parler vrai et d'être totalement transparent. On n'a plus de doutes sur les chiffres, on a les vrais chiffres", souligne-t-il.

La station du Seignus a atteint un déficit de 688.000 euros cette saison. 

Un vote sur une plateforme numérique

Le vote se déroulera sur une plateforme numérique dédiée et indépendante accessible du 4 au 28 juin. Le samedi 28 juin une journée en présentiel sera organisée à la salle des fêtes d'Allos. 

Le dépouillement se fera sous le contrôle d'un huissier de justice. Peuvent voter, les personnes inscrites ou pouvant s'inscrire sur les listes électorales de la commune. 

Cela concerne les personnes domiciliées ou résidant de manière habituelle dans la commune, les contribuables locaux, les gérants ou associés majoritaires de sociétés inscrites au rôle des contributions directes communales. 

Maintien, diversification ou arrêt du ski

Le premier choix est proposé est celui de maintenir une activité fortement orientée vers le ski alpin sur le Seignus et de ne pas avoir la possibilité de développer une offre diversifiée, pour cela les habitants doivent accepter une augmentation de l'ensemble des impôts locaux de 30 à 35%. 

Le deuxième choix est la conservation partielle de l'activité de ski alpin sur le site du Seignus tout en développant une offre diversifiée, il faudra compter 10 à 15% d'augmentation d'impôts locaux. L'augmentation des impôts comprend les taxes foncières et taxe d'habitation. 

Enfin, le dernier choix est l'arrêt de l'activité de ski alpin au Seignus au profit d'un développement complet de nouvelles activités sans augmentation d'impôts locaux. Si des décisions structurantes seront prises, elles le seront en concertation avec les habitants et les acteurs locaux via des ateliers participatifs ou une nouvelle consultation citoyenne. 

L'épineuse question des impôts locaux

Pour les habitants comme Claude, en résidence secondaire, qui vient ici depuis 35 ans skier, son choix est vite fait. Il ne faut pas laisser le Seignus tomber: "on ne veut pas laisser mourir le Seignus. Ça c'est sûr et certain, il y a des années que l'on skie ici. Les enfants sont là et puis bon, tous les gens que l'on connaît. On ne peut pas laisser tomber le Seignus."

Un peu plus loin, Alain habitant à la Foux d'Allos, est, lui, plus partagé. "Si cela s'additionne avec l'augmentation que l'on a déjà eue des impôts locaux, ça va faire beaucoup quand même. Pour maintenir en vie, on veut bien faire un petit effort mais on a déjà bien été sollicité en résidence secondaire. Les taxes habitation ont beaucoup augmenté. Vous dire si je veux payer plus, pas sûr quand même", estime-t-il.

Ls habitants voudront-ils sauver leur station, qui fêtera ses 90 ans l'année prochaine? Réponse le 28 juin. 

Fanny Pechiney avec Pauline Lecouvé