Avec son nouveau SUV, l'Austral, Renault veut prendre sa revanche sur le Peugeot 3008

Renault dévoile ce mardi un nouveau SUV, l'Austral. Il remplace dans la gamme le Kadjar. - Julien Bonnet
Adieu le Kadjar, bonjour l'Austral! Alors qu'il présente ce mardi son nouveau véhicule familial, Renault affiche ses ambitions. Si la marque au losange brille depuis de nombreuses années sur les SUV de petite taille, avec son Captur, c'est moins le cas sur les modèles plus grands. L'Austral doit donc lui permettre de reprendre la main sur ce segment très dynamique en Europe.

Faire oublier le Kadjar
Renault souhaite en effet reproduire le succès de ses deux principaux concurrents sur le marché européen du SUV de segment C. Ce marché s'avère essentiel pour réaliser des volumes et pèsera pour près d'un quart des ventes sur le continent en 2025, plus de 40% pour tout le segment C. Ce n'est pas pour rien si Renault en est à son troisième lancement d'un modèle de cette catégorie en moins d'un an, après l'Arkana et la Mégane.
Le changement de nom du Kadjar en Austral peut donc être interprété comme une façon d'effacer un échec commercial, en repartant de l'avant. Symbole de ce renouveau, cet Austral est le deuxième modèle à recevoir le nouveau logo de Renault, inauguré par la nouvelle Mégane.
Côté design, Renault reste dans des choix plus classiques et sobres que sur la dernière Mégane, même si on retrouve par exemple un dessin de feux très travaillé à l'arrière. Le reste est plus sobre, dans la lignée d'un Volkswagen Tiguan, moins qu'un Peugeot 3008.

A 4,51 mètres de long, l'Austral est 6 centimètres plus grand qu'un Peugeot 3008 et profite d'une banquette arrière coulissante, qui peut faire varier le volume de coffre entre 530 et 575 litres.
Au-delà de sa modularité, l'Austral brille par ses équipements. Il reçoit notamment le nouveau combiné d'instruments de la Mégane, avec l'écran tactile dans le prolongement de celui des compteurs en forme de "L". Avec une interface conçue avec Google et qui offre une réactivité et une ergonomie proches des meilleures tablettes du marché.

Originalité par rapport à la Mégane, un repose-poignet est placé sur la console centrale. Il peut coulisser pour s'ajuster au bras du conducteur et permet de tapoter dans une posture plus relaxante que bras tendu. Globalement, Renault met en avant la qualité des matériaux choisis et de la finition, un point faible du Kadjar qui semble bien corrigé.
Pas de diesel mais des moteurs essence électrifiés
"Au lancement, pas de diesel mais une offre 100% essence, 100% électrifiée", résume Jean Chevènement, directeur du programme Austral chez Renault.
En effet, Renault a fait le constat que les ventes d'hybrides ont dépassé celles de diesel l'an dernier en Europe, et promet des consommations exemplaires avec ses motorisations micro-hybridée ou hybride classique (non-rechargeable).
Dans le détail, on retrouve une première offre avec une micro-hybridation 12 volts, associée à un moteur essence, pour des puissances de 140 et 160 chevaux, et une deuxième, de 48 volts, avec une puissance de 130 chevaux.

Enfin, on aura également la possibilité d'opter pour de l'hybride non-rechargeable (déjà proposée sur Clio, Captur et Arkana), avec la motorisation E-Tech, de 160 et 200 chevaux. Une dernière version qui reçoit un "E" supplémentaire, sans savoir si on doit alors prononcer "AustralE" à l'anglaise, ce qui donne "Australie" comme le pays... ou à la française, en soulignant ou pas la présence de ce "E".
Surprenant, Renault ne propose pas sa motorisation hybride rechargeable ("E-Tech plug-in) au lancement mais pourra le proposer par la suite. Sans doute une volonté de se distinguer par rapport à ses deux principaux concurrents, Volkswagen et Peugeot, qui en proposent déjà mais pas en hybride non-rechargeable.
Autre nouveauté sur cet Austral, l'apparition d'une finition "Esprit Alpine". C'était attendu, avec la disparition de sa griffe "R.S." Renault Sport qui désignait les modèles sportifs comme la Mégane R.S., mais aussi les simples finitions "sport", sous l'appellation "R.S Line", Alpine devait reprendre le flambeau, à la manière du changement de couleurs opéré en Formule 1.

Au programme, une finition plus sportive, des petits logos "Esprit Alpine" et les roues arrière directrices de série, pour un comportement plus dynamique. Renault ne prévoit pas pour le moment de motorisations plus puissantes pour une éventuelle future version "Alpine" tout court... Ce sera peut-être plutôt le positionnement du futur SUV de la marque basée à Dieppe (Seine-Maritime).

L'occasion aussi d'un drôle de grand écart. Cet Austral sera produit à l'usine Renault de Palencia, en Espagne, où était produit le Kadjar. Et ce sera le cas aussi (et assez logiquement) pour cette finition "Esprit Alpine" qui met pourtant en avant son pays d'origine de manière sobre mais tout de même affirmée: petite étiquette drapeau français sur les sièges et surpiqure tricolore sur le volant. De l'esprit français, sans être "made in France", pourquoi pas... mais pas forcément très raccord.
Le lancement de ce véhicule est prévu à l'automne. Renault n'a pas encore dévoilé les tarifs mais on peut s'attendre à un prix de départ à partir de 32.000 euros.