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2 roues

Nous avons testé le Brompton Electric, le vélo pliant "made in London"

Le Brompton et son design "so british" inimitable.

Le Brompton et son design "so british" inimitable. - Chloé Baïze

Petit, mais costaud, il est capable de vous suivre partout. Nous avons testé la version électrique du Brompton, ce vélo culte "made in London".

En matière de véhicules, la Grande-Bretagne a créé des légendes avec entre autres, des motos (Brough Superior et Triumph Bonneville) et des voitures (Jaguar, Rolls Royce, Aston Martin et Austin Mini...). Grâce à Brompton Bicycle Ltd, le vélo n'est pas en reste. Il est au cycle ce que la Mini (l'originale) est à l'automobile. Un mélange de robustesse, d'originalité et d'efficacité avec le chic "made in London".

Le fabricant ne ratera pas le virage de l'électrique mais sans réinventer la roue. Il a juste converti le modèle original sans le dénaturer. Une sorte de retrofit, cette technique pour convertir un véhicule thermique en électrique. Son nom, le Brompton Electric, "what else". Il est proposé en deux versions: 2 vitesses (3200 euros) et 6 vitesses à 3400 euros. Nous avons testé la première.

Ce cycle pliant est un véritable vélo multimodal. Il se faufile dans la circulation à vive allure, mais en cas de coup de fatigue ou de distance trop importante, il se plie en une poignée de seconde pour prendre les transports en commun ou un taxi ou un VTC.

Pas de béquille, une fois la roue arrière replié, le Brompton tient tout seul
Pas de béquille, une fois la roue arrière replié, le Brompton tient tout seul © BFM Business

Pour aller vite, il faut respecter un ordre précis. Après quelques essais, nous y sommes arrivés en une bonne minute, mais sur les réseaux sociaux, des utilisateurs y parviennent en moins de 10 secondes. Et pas besoin de béquille. La roue arrière se plie en une seconde (une donnée vérifiée) et le fait tenir droit comme un "i".

L'autre avantage de ce concept est qu'on ne le volera pas puisqu'il pourra trouver une place même dans un studio. Plié, il ne prend pas plus de place qu'une valise cabine (565 mm×545 mm×250 mm) pour un poids de 13,7 kg, soit deux kilos de plus que le modèle classique, ce qui correspond en fait au poids du moteur. Comptez 3,9 kg de plus pour la batterie, soit un total de 17,6 kg.

Plié, le Brompton se range dans un placard ou dans un coffre de voiture
Plié, le Brompton se range dans un placard ou dans un coffre de voiture © BFM Business

La batterie se fixe d'un clic sur la fourche et une fois retirée se porte en bandoulière grâce à son sac de transport. D'une puissance de 300W, elle alimente un moteur de 250 watts installé dans la roue avant. Il faut 4 heures pour une recharge complète. La conception de la batterie et du moteur a été confiée aux ingénieurs de Williams Advanced Engineering, l'équipe qui développe les moteurs électriques de l'écurie de Formule E.

Le Brompton dispose de trois modes de puissances pour atteindre plus ou moins vite les 25 km/heure. Selon ce choix, l'autonomie va de 40 à près de 80 kilomètres. Cela reste plus que suffisant pour des trajets urbains qui en moyenne dépassent rarement la dizaine de kilomètres par jour.

Par contre, le changement de mode se fait sur la batterie et non pas avec un comodo sur le guidon. On change donc de mode en se penchant vers l'avant. En roulant, il faut garder l'équilibre. Idem pour l'éclairage, mais un mode "auto" permet aux lumières avant et arrière de s'allumer sans intervention en fonction de la luminosité.

Petit, mais costaud

Le Brompton Electric est efficace. En un bon coup de pédale, il part au quart de tour. Quand on n'a pas l'habitude de cette géométrie (fourche et barre de selle longues, cadre bas) et de petites roues de 16 pouces, on est un peu surpris. Il va falloir éviter les nids de poules trop profonds. Mais après quelques kilomètres, tout va bien.

Attention tout de même dans les virages. Mieux vaut éviter de ne pas trop accélérer à cause du moteur installé à l'avant et ne pas trop pencher: les pédales ont vite fait de frotter le sol. Encore une fois, ce sont de petites habitudes à prendre.

Pour grimper les côtes, cette bicyclette dispose aussi d'un dérailleur à 2 ou 6 vitesses qui se change via une manette sur le cadre. Classique. Nous avons testé le premier qui est un peu léger pour monter les côtes, d'autant que le vélo n'est pas vraiment fait pour pédaler en danseuse. Le second modèle est bien plus adapté pour se faire la rue de Ménilmontant à Paris, le boulevard André Aune à Marseille ou à Lyon la rue de la Cadière.

En conclusion, le Brompton électrique est un vélo attachant par son design, mais pas seulement. Il est robuste. Les charnières qui relient le cadre en acier sont solides et ne risquent pas de jouer avec le temps. Il est aussi pratique puisqu'on peut l'emmener partout. Il faudra tout de même s'habituer à sa conduite. Mais depuis la création de la marque, ce concept a fait des milliers d'adeptes partout dans le monde.

Les origines du Brompton

Pour la petite histoire, ce vélo a été inventé dans les années 70 dans la cabane de jardin d'Andrew Ritchie, ingénieur, bricoleur et jardinier à ses heures. Il trouvait les vélos trop encombrants et difficiles à ranger. Quant au nom, c'est celui du Brompton Oratory, une chappelle londonnienne qu'il voyait depuis ses fenêtres.

Londonien pur et dur, Andrew Ritchie n'a jamais voulu quitter sa ville natale. L'usine et le siège social sont toujours à Londres. Aujourd'hui, l'entreprise est dirigée par Will Butler-Adams, qui est entré dans l'entreprise comme employé quand il avait 28 ans. Elle compte 500 salariés et produit chaque année 45.000 vélos. Elle compte recruter 100 personnes de plus pour répondre à la forte demande de VAE et accélérer la production du nouveau vélo électrique.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco