Strasbourg: le marché de Noël touché de plein fouet par la grève SNCF, les commerçants en colère

Une grève SNCF perturbe le trafic ferroviaire ce week-end alors que le marché de Noël de Strasbourg s'attendait à recevoir de nombreux touristes.

Parmi les effluves de pain d'épice et de vin chaud, une pointe d'amertume se fait sentir sur le marché de Noël de Strasbourg. Alors que de nombreux touristes devaient se rendre dans la capitale alsacienne ce week-end, le trafic ferroviaire est perturbé par une grève des contrôleurs. Seul un TGV sur trois roule dans le Grand Est.

Un coup de frein

Le premier week-end de décembre devait être l'un des plus importants du marché en termes de chiffre d'affaires notamment grâce à la présence des touristes. Mais la fréquentation est en baisse malgré un lancement plutôt réussi la semaine dernière.

"Pour nous, c'est nous prendre un peu en otage sur la saison où l'on doit faire notre chiffre de l'année", déplore Jean Dreyffus, vigneron, à BFM Alsace.

"Les grèves, ça va mettre un grand coup de frein car il y a beaucoup de personnes qui viennent du Sud de la France, de Paris, de Bretagne par le train", ajoute Carla au micro de RMC. Les hôtels de Strasbourg subissent aussi les conséquences de la grève des contrôleurs. Dans le centre-ville, le taux d'annulation est de 10% ce week-end.

Craintes pour les fêtes de fin d'année

La menace qui pèse sur les fêtes de fin d'année est présente dans l'esprit des commerçants. "Entre les attentats, les restrictions sanitaires, c'était enfin une année claire et au final, on va encore nous coller des bâtons dans les roues", appréhende Auréline dans son chalet.

Selon Véronique Siegel, directrice d'hôtel et présidente de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie du Bas-Rhin, rien que la simple menace peut suffire à gâcher la saison: "On est au moment où les gens se projettent sur cette période de fête et de trêve des confiseurs", affirme-t-elle.

"Je pense qu'il y aura des projets qui vont être chamboulés car les gens ne voudront pas se retrouver coincés dans des gares sans train", ajoute-t-elle.

Une crainte confirmée par des visiteurs dans les allées interrogés par RMC. "J'hésite à me déplacer en train maintenant, je pensais que c'était plus économique, plus pratique mais finalement je vais prendre ma voiture."

Les syndicats de cheminots ont d'ores et déjà déposé un préavis de grève si les négociations n'aboutissent pas dans les prochains jours.

Laurine Jeanson avec Juliette Vignaud