Retraites: des centaines de personnes manifestent pour la libération d'un militant CGT à Strasbourg

Pour le syndicat, "cette garde à vue s'inscrit dans le cadre d'une offensive répressive du gouvernement contre le mouvement social".

Une centaine de personnes ont manifesté vendredi après-midi devant le commissariat de Strasbourg pour demander la libération de manifestants contre la réforme des retraites interpellés la veille, dont un militant CGT.

"Libérez nos camarades", ont scandé les manifestants parmi lesquels de nombreux membres de la CGT, ainsi que du collectif "On ne crèvera pas au boulot", formé à l'occasion de la mobilisation contre la réforme des retraites.

"On a un camarade de la CGT en garde à vue. Il a été interpellé soi disant pour avoir jeté des choses sur les forces de l'ordre", a expliqué sur place à l'AFP le secrétaire général de l'union départementale CGT du Bas-Rhin Laurent Feisthauer.

Pour le syndicat, "cette garde à vue s'inscrit dans le cadre d'une offensive répressive du gouvernement contre ce mouvement social".

Neuf interpellations

"Strasbourg était habituellement très calme. On avait des rapports assez cordiaux avec les forces de l'ordre. Mais ça s'est tendu suite à l'utilisation du 49.3", a décrit M. Feisthauer. Le militant interpellé est un métallurgiste d'une cinquantaine d'années travaillant à l'usine Safran de Molsheim qui faisait partie du service d'ordre intersyndical.

Au total, neuf personnes ont été interpellées en lien avec le mouvement contre la réforme des retraites jeudi à Strasbourg. La manifestation y a rassemblé 3.400 personnes selon la préfecture, 10.000 selon les syndicats.

Les députés du Bas-Rhin Emmanuel Fernandes (LFI) et Sandra Regol (écologiste), se sont rendus dans le commissariat vendredi midi, exerçant leur droit de visite des lieux de privation de liberté.

"On voulait voir combien de personnes avaient été interpellées et quelles étaient les conditions" de détention, a expliqué à l'AFP Sandra Regol.

Elle a précisé que "neuf personnes avaient été placées en garde à vue, huit étaient là au moment de notre visite, une avait été libérée". "Une est mineure", a-t-elle ajouté.

Parmi les motifs des arrestations: "Incitation à la rébellion, atteintes aux biens, injures ou violences sur des agents dépositaires de l'autorité publique", a-t-elle énuméré. Après le rassemblement débuté vers 15h, les manifestants comptent se retrouverplace Kléber dans le centre de Strasbourg à 18h, heure à laquelle le Conseil constitutionnel doit annoncer ses décisions sur la réforme des retraites.

H.D. avec AFP