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"Il y a une colère": des taux élevés de PFAS retrouvés dans l'eau et le sang de riverains autour de l'EuroAirport

Daniel habite à proximité de l'Euroairport

Daniel habite à proximité de l'Euroairport - BFM Alsace

Des niveaux importants de PFAS ont été découverts dans l'eau potable des riverains de l'aéroport, mais aussi dans leur sang. L'aéroport assure que des mesures sont effectuées pour "identifier l’origine et l'étendue d’une probable pollution historique" dans la zone.

Ils ne "s'attendaient pas à ces niveaux-là". Des niveaux anormalement élevés de PFAS, autrement appelés polluants éternels, ont été relevés dans l'eau potable consommée par les riverains de l'aéroport de Bâle-Mulhouse (Haut-Rhin), selon les analyses menées par l'association de défense des riverains de cet aéroport (ADRA).

"Les taux sont entre deux et quatre fois au-dessus de (la limite de) 100ng/litre pour la somme des 20 PFAS les plus recherchés", explique Bruno Wollenschneider, président de l’ADRA à BFM Alsace.

Pour aller plus loin, 10 volontaires de l'association se sont prêtés à des prélèvements sanguins. Et le résultat est sans appel: des traces de PFAS y sont détectées dans des quantités inquiétantes, selon eux.

"Ces prises de sang ont montré que nous sommes deux fois au-dessus des valeurs observées en moyenne en France", indique Daniel Battisteli, habitant de Blotzheim et médecin. "Il est évident qu'il y a une colère car on ne s'attendait pas à des résultats de ce niveau-là".

Des mesures en cours pour identifier l'étendue de la pollution

D'après l'association, la contamination de l'eau potable pourrait notamment venir des exercices de sécurité incendie pratiqués à l'aéroport et plus précisément de la mousse utilisée par les pompiers.

"Il est démontré que certains PFAS les plus dangereux ont un impact sanitaire, touchent la santé des habitants qui consomment cette eau", alerte Bruno Wollenschneider.

Interrogé sur le sujet, l’Euroairport explique qu'un "comité de suivi a été mis en place par les services de l'État" après la découverte de PFAS dans les eaux du secteur de Saint-Louis.

"L’aéroport a rejoint ce comité l’année dernière. Des campagnes de mesures sont en cours afin d'identifier l’origine et l'étendue d’une probable pollution historique dans la zone aéroportuaire. Une communication plus détaillée sera réalisée par ce comité de suivi", écrit le service de communication dans un communiqué.

De son côté, l'ADRA demande à l'aéroport de financer la dépollution de l'eau. En mars dernier, Selectra, qui compile les données relatives à la présence de perfluorés dans l'eau potable, a révélé à BFMTV.com que d'autres réseaux d'eau présentent des taux importants de PFAS, comme dans les Bouches-du-Rhône et dans le Rhône.

Coralie Haenel, Noélie Legrand avec Emilie Roussey