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"Une série noire pour les voyageurs": les explications du directeur de la CTS après les accidents à répétition sur le tram à Strasbourg

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Une "série noire pour les voyageurs", mais est-ce également un problème structurel du réseau de transports strasbourgeois? Le directeur général de la CTS Emmanuel Auneau répond au micro de BFM Alsace.

Collision entre deux tramways, conducteur endormi, caténaire arrachée... Les accidents s'enchaîne sur le réseau CTS de Strasbourg, touché depuis le début de l'année par ces importantes perturbations.

Le 11 janvier, un tramway est reparti en arrière au niveau du tunnel de la gare et a percuté un autre train, faisant 68 blessés. En mars, une personne est entrée dans la cabine d'un conducteur et l'a agressé verbalement et physiquement. Ce dimanche 1er juin encore, un tramway a percuté un poteau car son conducteur s'est assoupi.

Et si le trafic a repris ce jeudi 5 juin sur les lignes A et D du tramway strasbourgeois après qu'un camion a arraché la ligne aérienne permettant l'alimentation électrique des rames la veille en début de soirée, les usagers sont en droit de se demander si le réseau de transports ne ferait pas face à une série noire en 2025.

"C'est avant tout une série noire pour les voyageurs", répond le directeur général de la CTS Emmanuel Auneau, sur le plateau de BFM Alsace ce mercredi 4 juin. "Je tiens à les remercier pour leur patience et leur compréhension."

La CTS est "prête tout le temps"

Toutefois, le directeur de la compagnie de transports note que l'entreprise est là pour agir en cas d'imprévu, et la CTS est "prête tout le temps au cas où il se passe un accident", quelle que soit sa nature.

"On est un métier où il ne se passe pas pratiquement une seule journée dans l'année où la journée est 'normale' finalement. Sur les statistiques de 2024, c'est 34 jours uniquement où il ne s'est rien passé, principalement des dimanches."

Pour Emmanuel Auneau, si la CTS fait face depuis plusieurs mois à des accidents significatifs, aucun problème structurel n'est toutefois à relever, car en interne, la machine est bien huilée pour assurer une reprise du trafic au plus vite.

"On a des personnels extrêmement compétents qui peuvent intervenir. C'est ce qu'il s'est passé dimanche, c'est ce qu'il se passe aujourd'hui (mercredi, NDLR). On n'est pas obligés de faire appel à une entreprise extérieure qui prendrait un ou deux jours pour s'organiser et venir.

"On a les compétences, on a le matériel pour qu'on puisse intervenir rapidement", insiste le directeur.

"Ce qui se voit et ce qu'il ne se voit pas"

De plus, si les accidents s'enchaînent, rien ne permet aujourd'hui de soulever un élément perturbateur commun à tous les incidents sur le réseau. "Le 11 janvier, c'est un accident exceptionnel, dimanche dernier, aujourd'hui, c'est d'autres types d'accidents qui n'ont rien à voir les uns avec les autres", souligne Emmanuel Auneau.

Et à côté de ce type de perturbations parfois spectaculaires, il y a également d'autres incidents. "Il y a ce qui se voit et tout ce qu'il ne se voit pas. Lundi par exemple, un monsieur est tombé dans une rame de tramway et il a fallu que le tram s'arrête pour que les secours interviennent."

"Tout cela perturbe le réseau, mais c'est notre métier de tout rétablir et on essaye de le faire du mieux qu'on peut", conclut Emmanuel Auneau.

Le directeur ajoute qu'il n'est "pas prévu" de dédommagements pour les usagers, face à une année qui n'en reste pas moins difficile pour la CTS.

Juliette Moreau Alvarez