Strasbourg: la mairie investit 165.000 euros dans des travaux au square Krimmeri pour empêcher le retour de campements

Les tentes de fortune des réfugiés laissent placent aux amas de terre, d’argile et de sable. Depuis le mois de novembre dernier, les tractopelles ont investi le square Krimmeri, situé dans le sud de Strasbourg et jusqu'alors occupé par environ 300 personnes.
Mais le 19 novembre dernier, le camp a été évacué et ses occupants pris en charge par la préfecture du Bas-Rhin. Celles en situation régulière sont depuis relogées dans des appartements ou des hôtels.
Strasbourg, "capitale de la honte"
D’après un document de la mairie de Strasbourg qu'a pu se procurer en exclusivité BFM Alsace, ces travaux ont coûté 165.000 euros à la collectivité. Le but affiché est de prévenir une réoccupation du terrain.
Le terrain est aujourd'hui devenu impraticable, boueux et il est particulièrement difficile d'y avancer.

"On est en train de les envoyer n'importe où, les isoler, qu'on ne les voit plus. On cache la misère à Strasbourg. C'est une politique d'exclusion et non de solidarité que Strasbourg met en place, c'est la capitale de la honte aujourd'hui", dénonce Tonio Gomez, de l'association d'aide aux migrants D’ailleurs nous sommes d’ici 67.
Ce dernier réclame sur notre antenne un réel "positionnement politique", notamment via la réquisition des logements vides en ville.
D'autres aménagements dans la ville
Du côté de la mairie écologiste de Strasbourg, on avance l'idée d'une mise en sécurité des lieux. Interrogée, Floriane Varieras, adjointe à la maire de Strasbourg en charge des solidarités, explique que le site est dangereux. En effet, un cours d'eau longe le square et d'après l'élue, plusieurs arbres menacent de s'effondrer en cas de vents violents.
"Au vu de la densité des dernières installations, c'était très dangereux de rester sur ce site", explique-t-elle.
Par ailleurs, la municipalité avance l'exemple de deux camps (parc du glacis et quai du maire Dietrich) plus au nord de Strasbourg où aucun travaux n'a été réalisé après des évacuations.
La mairie devrait pourtant prochainement planter des végétaux sur le terrain du square Krimmeri. À l’image des travaux effectués au parc de l’étoile où plusieurs campements de réfugiés avaient été établis jusqu’à l’été 2023.
Les lieux avaient été aménagés après plusieurs années d'abandon, quelques mois après qu'un énième campement a été évacué. Désormais, palissades et végétation ont pris place au sein du parc.