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Bas-Rhin: les syndicats attaquent en justice la préfecture après l'interdiction de manifester lors de la visite de Macron

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La préfecture avait interdit les manifestations et rassemblements à l'intérieur du périmètre de sécurité défini pour la visite du président. Les syndicats et le député Emmanuel Fernandes y voient une atteinte aux "libertés publiques".

Un arrêté "attentatoire aux libertés publiques." Le député la France insoumise Emmanuel Fernandes a annoncé ce lundi, avec les organisations syndicales, attaquer devant le tribunal administratif la préfecture du Bas-Rhin, pour l'arrêté pris par cette dernière lors du déplacement officiel d'Emmanuel Macron en Alsace.

La préfecture avait instauré un périmètre de sécurité pour le déplacement du président de la République, en visite à Sélestat et Muttersholtz. Périmètre à l'intérieur duquel la circulation des personnes était restreinte, et les "manifestations, cortèges et défilés" interdits, ce que dénoncent aujourd'hui Emmanuel Fernandes et les représentants syndicaux.

"Sciemment la préfecture publie hors délai ses arrêtés d'interdiction de manifestation illégaux pour nous priver du droit au recours effectif devant le juge. Avec les syndicats, je demande à ce que cette pratique cesse", explique le député ce lundi.

"Cet arrêté n'a néanmoins pas bâillonné la colère populaire: l'intersyndicale a réussi à mobiliser largement en seulement une journée. Cet arrêté n'en reste pas moins attentatoire aux libertés publiques dans notre département", déclare le groupe La France insoumise à l'Assemblée nationale dans un communiqué.

Un arrêté "scandaleux"

Le député Emmanuel Fernandes avait déjà dénoncé cette interdiction de manifester au moment de la parution de l'arrêté préfectoral.

"Un arrêté d'interdiction de manifestation a été publié une heure avant contrairement à l'obligation légale. La publication tardive des arrêtés ne permet pas la saisine du juge administratif, scandaleux", avait-il dénoncé sur Twitter.

Il avait évoqué un déplacement du président fermé à la population, et s'était même bâillonné avec un bandeau comprenant l'inscription 49.3 lors de l'échange d'Emmanuel Macron avec les journalistes.

Malgré l'arrêté préfectoral, les manifestants étaient tout de même venus en nombre. À Muttersholtz, une centaine de personnes s'étaient rassemblées avant l'arrivée du président. Ce dernier avait également été accueilli à Sélestat par des huées, la foule scandant des chants "Macron démission".

Anthony Lebbos avec L.R.