Alsace: une semaine après son lancement, le REME déjà ralenti par les suppressions de trains

Gare Strasbourg - BFM Alsace
Mis sur les rails début décembre, le Réseau express métropolitain européen (REME), premier RER en-dehors d'Île-de-France, subit déjà de nombreux couacs. Une semaine après le lancement, le REME peine à atteindre sa vitesse de croisière, avec de nombreux trains supprimés la journée, comme l'a constaté la Fédération nationale des associations d'usagers des transports dans le Grand Est (FNAUT).
Le REME promettait 114 trains supplémentaires chaque jour la semaine, 124 le samedi et 104 le dimanche. Pourtant, sur la première semaine, le compte n'y est pas. Et le volume espéré par la région et la SNCF n'a jamais été atteint, notent Les Dernières Nouvelles d'Alsace.
Dans un message aux salariés cité par nos confrères, la direction de la SNCF reconnaît notamment un bilan "contrasté". "Tout ne s’est pas bien passé", écrit-elle.
Jusqu'à 69 trains supprimés
De son côté, la FNAUT Grand Est a décompté plus d'une cinquantaine de suppressions de trains la journée en semaine après deux premiers jours plutôt satisfaisants: 52 le mardi 13 décembre, 64 le mercredi 14 décembre, 55 le jeudi 15 décembre, 69 le vendredi 16 décembre et 62 le samedi 17 décembre.
"La semaine dernière, ça a bien démarré le matin", constate François Giordani, président de la FNAUT Grand Est, auprès de BFMTV.com, mais la situation s'est dégradée l'après-midi "dans tout le Grand Est", "sans que les usagers ne soient prévenus".
"La SNCF, dans le Grand Est, n'arrive pas à tenir ses plans", regrette le représentant de la FNAUT.
Et la situation ne risque pas de s'améliorer ces prochains jours. Jusqu'au 30 décembre, la SNCF a décidé la mise en place d'un plan de transport adapté pour les congés et fêtes de fin d'année. De quoi aboutir à "une suppression d'environ 25% des trains", et faire craindre une situation "pire" qu'avant le 11 décembre, pour la FNAUT Grand Est.
Saturation à la gare de Strasbourg
"Les conditions climatiques difficiles depuis une semaine ont éprouvé le matériel et les infrastructures. Afin de remettre en état le matériel et parce que la neige impose des ralentissements le nombre de circulations sera réduit du lundi au vendredi sur certaines lignes desservant Strasbourg", explique la SNCF Voyageurs auprès de nos confrères des Dernières Nouvelles d'Alsace.
Mais la direction régionale de l'entreprise l'assure: "En semaine les usagers bénéficieront globalement toujours de davantage de trains qu’avant le REME".
Outre les conditions climatiques -notamment les chutes de neige- pour expliquer les difficultés rencontrées, la région et la SNCF pointent aussi la saturation de la gare de Strasbourg.
Un point soulevé lors du lancement officiel du REME par les syndicats de cheminots. La gare "n'est pas adaptée au projet" puisqu'elle "est déjà saturée". "On est dans le rouge à peu près à chaque fois", affirmait au lancement du REME, sur BFM Alsace, Clément Soubise, représentant syndical CGT Cheminots de Strasbourg.
Manque de communication
Et le cheminot de prévenir: "Depuis le premier confinement, on n'a pas tenu de plan de transport un seul jour. On n'a jamais été capables de faire du 100%. Dans ces conditions-là, du jour au lendemain, on nous demande de faire du 130-140%. C'est une absurdité arithmétique, c'est une absurdité industrielle aussi."
Au-delà des suppressions de trains, l'association fustige aussi un problème de communication. "Les usagers ne sont pas informés et découvrent les informations en gare" concernant le plan de transport adapté, s'agace François Giordani, pour qui "la SNCF et la Région négligent l'aspect humain".
"On risque d'écoeurer les gens du REME", prévient le représentant de la FNAUT, avant même la deuxième phase du projet, qui prévoit la mise en circulation de dix nouveaux trains quotidiens en semaine et de sept le dimanche à partir du 3 janvier.