La Seyne-sur-Mer: Joseph Minniti élu maire au terme d'un scrutin très serré

Joseph Minniti a été élu maire de La Seyne-sur-Mer ce mardi 27 mai par le Conseil municipal.
Le scrutin a vu s'affronter Joseph Minniti, adjoint au maire et Jean-Pierre Colin, ancien colistier de Nathalie Bicais passé dans l'opposition.
Sur le papier, les 27 conseillers municipaux de la majorité devaient élire sans mal Joseph Minniti qu'ils avaient désigné la semaine dernière comme leur candidat face à une opposition divisée de 21 élus. Le dépouillement du premier tour a pourtant montré que le scrutin était plus serré que prévu. Après un mano à mano entre les deux candidats, ils ont chacun terminé avec un nombre de voix équivalent. Faute de majorité absolue, un deuxième tour a été organisé. Le scrutin s'est soldé par une égalité entre Joseph Minniti et Jean-Pierre Colin avec 23 voix chacun.
"Grâce à mes cheveux blancs, je suis là"
Rebelote au troisième tour où les deux candidats ont reçu 23 suffrages. Finalement, Joseph Minniti a été élu grâce à une disposition du droit électoral qui désigne le candidat le plus âgé en cas d'égalité.
Visiblement éprouvé par les circonstances de ce vote et essuyant une larme, Joseph Minniti a exprimé ses émotions au micro de BFM Toulon Var. "Ça a été quand même un véritable suspense, on ne s'attendaient pas à ça. Il y a eu quelques migrations d'un parti à un autre qui se sont faites au dernier moment. Nous pensions avoir une avance un peu plus grande. Grâce à mes cheveux blancs je suis là".

Jean-Pierre Colin tend la main à ses anciens colistiers
Avant le vote, Jean-Pierre Colin a fait un appel du pied aux élus de la majorité avec laquelle il avait mené la campagne victorieuse de 2020. "La coalition a été mise en sommeil. Aujourd'hui, une nouvelle page s'ouvre. Le maire ne doit pas juste être un intérimaire jusqu'en 2026. (...) Cette équipe d'élus qui n'ont rien à voir avec les affaires pénales doit incarner la continuité du projet de 2020", a-t-il déclaré, promettant en cas d'élection "une réforme profonde du monde de gouvernance, sobre dans la communication et dans la gestion municipale". Pour l'opposant soutenu par Renaud Muselier, président du Conseil régional et Jean-Louis Masson, président du Conseil départemental, le fait que Joseph Minniti se soit engagé à ne pas être candidat en 2026 témoigne d'une stratégie de court terme.
Des opposants qui prennent date pour 2026
L'opposant socialiste Olivier Andrau a annoncé qu'il ne prendrait pas part au scrutin. "Depuis deux semaines règne une ambiance de complots autour de cette séance. Ils sont la manifestation des divisions d'une majorité de droite éclatée, éparpillée par des dissensions liées à un malentendu. Vous aviez promis de vous occuper de la ville et vous vous être occupés de vos carrières et de vos ambitions", a-t-il lancé, tout en précisant qu'il serait candidat en 2026.
Dorian Munoz, le conseiller municipal d'opposition RN a indiqué qu'il ne voterait ni "pour le candidat de cette majorité disloquée, ni pour un candidat téléguidé par Toulon". "La coalition municipale n'existe plus, elle n'aura été qu'une coalition de circonstance, c'était la chronique d'un conflit annoncé, depuis juin 2020. Elle n'a tenu que parce que la population a voulu sanctionner la précédente majorité de gauche, qui nous a fait perdre douze ans, vous avez choisi immobilisme et petits combines"
Une élection convoquée en une dizaine de jours
Cette élection intervenait après la démission d'office de Nathalie Bicais, maire depuis 2020 après sa condamnation avec exécution provisoire à une peine d'inéligibilité pour prise illégale d'intérêt, le vendredi 16 mai. Elle a annoncé faire appel.
Quelques heures après le prononcé de la peine, la majorité municipale avait désigné Joseph Minniti, doyen du Conseil municipal et adjoint au maire en charge des activités nautiques pour succéder à Nathalie Bicais.