Incendie de Canjuers: pourquoi l'intervention des pompiers est particulièrement compliquée
Les moyens humains et matériels engagés depuis samedi contre le feu de végétation au camp militaire de Canjuers (Var) ne faiblissent pas. D’après le dernier point de situation, ce mardi à 10 heures, 320 sapeurs-pompiers et deux hélicoptères bombardiers d’eau sont actuellement engagés sur le feu. Lundi soir, plusieurs pompiers ont été blessés par l'explosion d'un obus.
Des vents tourbillonnants
En quatre jours, l’incendie a ravagé 1000 hectares. Il n’a cependant pas quitté le périmètre du site militaire bien qu’une plus large progression ne soit pas exclue dans les prochaines heures.
Les reprises de feu, enregistrées lundi, et ce risque de propagation sont dus aux conditions météorologiques, les vents tourbillonnants et le relief empêchant la progression des équipes.
Dimanche, les secours étaient parvenus à stabiliser la situation mais appelaient à la prudence. "Les températures vont remonter, l'hydrométrie va baisser. Toute reprise peut vite dégénérer", alertait Christophe Pasquini, officier de garde départemental du Codis du Var sur BFMTV.
Outre la météo, la dangerosité du site ralentit les équipes. "Depuis le début, le feu est parti dans un réceptacle de tir qui fait plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines d’hectares, explique le Capitaine Olivier Peco OFFICIER de communication du Sids du Var. Cet espace est réputé pollué par des obus non explosés, c’est ce qui constitue la zone rouge."
Des munitions sur le camp militaire
Un tir d’artillerie est à l’origine de cet important feu de végétation, actif depuis samedi. Problème, la zone de tir du camp militaire abrite des obus et engins non explosés. Une présence d'armement qui a retardé l'intervention des opérations terrestres samedi. Les sapeurs-pompiers devant attendre que les flammes dépassent la zone sinistrée pour des questions de sécurité.
"Il y a des zones sur lesquelles personne ne s'aventure, pas même les moyens aériens. Nous attendons les autorisations du PC de tir pour faire décoller des hélicoptères ou des avions pour pouvoir nous appuyer", expliquait le lieutenant-colonel du Codis, Christophe Pasquini à BFM Toulon Var.
Les risques sont omniprésents sur le lieu d'intervention. Lundi soir, 28 pompiers et un militaire ont été concernés par l'explosion d'un obus en lisière de l’incendie du camp militaire. L’accident s'est produit dans l’une des zones concernées par la reprise “à plus de 500 mètres de la zone rouge polluée par les munitions issues des tirs d’artillerie”, précisent les sapeurs-pompiers. Le bilan ne fait état d'aucun blessé grave.
Les sapeurs-pompiers concernés se situaient dans une zone dite verte, c'est à dire une zone qui n'est pas minée par les obus ou engins explosifs.
"Ils étaient à plus de 500 mètres de cette zone rouge quand la lame d’un bulldozer a heurté un obus qui était enfoui dans le sol, l’obus a explosé", rapporte le Capitaine Olivier Peco officier de communication du Sdis du Var.
Un manque de voies d'accès
L'accès à la zone pose également problème. Le camp militaire s'étend sur 35.000 hectares et "les zones concernées sont majoritairement inaccessibles par les moyens terrestres à cause d'absence de voies d'accès", explique le Sdis 83.
Les sapeurs-pompiers se veulent toutefois rassurants. "Cette nuit, le feu a été calme sur toute sa périphérie grâce, notamment, au bouclage de la zone réalisé la veille”, expliquent-ils dans leur dernier point.