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"Des actes mutuels": les parents d'un élève exclu pour harcèlement puis réintégré à Saint-Tropez témoignent

Les enseignants du lycée du Golfe de Saint-Tropez en grève après la réintégration de deux élèves exclus pour harcèlement scolaire.

Les enseignants du lycée du Golfe de Saint-Tropez en grève après la réintégration de deux élèves exclus pour harcèlement scolaire. - BFM Toulon Var

Les parents de l'un des adolescents exclus pour harcèlement du lycée varois ont pris la parole. Ils font part du "soulagement" ressenti par leur fils après le sursis décidé par le rectorat, ainsi que de sa "tristesse" face à la mobilisation organisée devant l'établissement le jour de son retour en classe.

Une centaine de professeurs et de membres du Lycée du Golfe de Saint-Tropez (Var) se sont mis en grève lundi 5 mai pour protester contre la réintégration de deux élèves exclus pour harcèlement. Au lendemain de cette mobilisation, l'un des adolescents a contacté France 3 Côte d'Azur qui a recueilli le témoignage de ses parents.

Le lycéen a été exclu lors de la rentrée suivant les vacances de la Toussaint. "On nous a indiqué qu'il y avait une mesure conservatoire. Nous n'avons pas vraiment pu le défendre", avance son père.

"Des actes mutuels"

Avec un autre de ses camarades, Sofiane avait pris pour cible un élève dont il se moquait depuis le début de l'année scolaire. Des croche-pieds ont également été évoqués.

"Mon fils n'a jamais nié les faits, mais il dit que c'étaient des actes mutuels", explique la mère de l'adolescent. En ce qui concerne les croche-pieds, elle affirme que son fils "était choqué" que "pour lui, ils étaient amis".

Initialement, les deux élèves accusés de harcèlement avaient été exclus définitivement du lycée varois. En commission d'appel, le rectorat avait finalement décidé d'assortir la sanction d'un sursis.

Dans un communiqué, l'académie avait déclaré que "les éléments transmis par l'établissement justifiaient la prise d'une sanction disciplinaire, mais que le dossier avait été victime de "certaines erreurs et omissions, d'ailleurs reconnues par le chef d'établissement". Le tout conduisant à la mise en place d'un sursis pour les deux élèves.

Le rectorat avait par ailleurs précisé que cette action "ne remet nullement en cause les paroles de la victime", promettant que les élèves concernés seraient à nouveau exclus au moindre incident.

Un élève "soulagé", mais attristé par la grève

Cette décision fut un "soulagement" pour Sofiane, "parce qu'il avait 5 heures de route par jour pour aller dans un autre établissement", confie sa mère. Mais a poussé de nombreux enseignants et membres du personnel pédagogique du lycée à protester devant les locaux, dénonçant une mesure qui nuit à la protection de la victime.

"On était inquiet à l'idée que notre fils reprenne ce matin. Il était triste hier, lors de la mobilisation", ajoute la mère de Sofiane, qui a souhaité s'exprimer pour "que les gens sachent un peu comment ça s'est passé".

Ce dossier a fait réagir jusqu'aux membres du gouvernement, notamment Gabriel Attal. L'ancien ministre de l'Education a qualifié dans une vidéo Instagram la décision du rectorat comme "injuste" et "complètement à rebours de la prise de conscience qu'il y avait eu".

Le mercredi 7 mai, l'académie de Nice a annoncé que les deux élèves étaient visés par une nouvelle procédure disciplinaire. Elle décrit "un comportement totalement inapproprié" ces derniers jours. Une rencontre entre les familles des élèves concernés et le chef d'établissement doit être organisée ce vendredi.

Mélanie Hennebique