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Harcèlement scolaire à Saint-Tropez: les deux élèves accusés de nouveaux "comportements inappropriés"

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Le rectorat de l'académie de Nice a demandé au chef d'établissement du lycée du Golfe, à Saint-Tropez, d'engager une nouvelle procédure disciplinaire à l'encontre des deux élèves mis en cause pour des faits de harcèlements.

"Ces élèves n'ont plus vocation à être accueillis dans le lycée." Plusieurs jours après leur réintégration, deux élèves du lycée du Golfe de Saint-Tropez (Var) vont être visés par une nouvelle procédure disciplinaire, indique l'académie de Nice, dans un communiqué ce mercredi 7 mai.

Cette procédure est assortie d'une mesure conservatoire, indique l'académie de Nice. Une rencontre entre les familles des élèves concernés et le chef d'établissement, accompagné de l'inspecteur d'académie et du chef du pôle académique de lutte contre le harcèlement, a eu lieu ce vendredi 9 mai.

"Un comportement totalement inapproprié"

"De nouveaux éléments récents, portés à la connaissance de la rectrice par le chef d’établissement dans l’après-midi du 6 mai, font toutefois état, ces derniers jours, d’un comportement totalement inapproprié des deux élèves mis en cause", écrit l'académie.

Mathieu Sieve, inspecteur d'académie du Var, présent ce vendredi dans l'établissement complète au micro de BFMTV le point de vue du rectorat. "On est sur un comportement de provocation qui ne nous paraît pas en phase avec le contexte actuel", explique-t-il.

Le proviseur a imposé aux deux élèves ce vendredi lors de l'audience organisée à 15 heures une mesure conservatoire. Concrètement, ils n'ont plus le droit de revenir au lycée en attendant que la commission de discipline ne statue sur leur sort, sous cinq à huit jours.

La sérénité de l'avocat des deux jeunes

Pour l'avocat des deux jeunes, Me Sefen Guez Guez, les faits de harcèlement ne sont pas étayés. "On est parfaitement serein sur ce dossier parce que, malgré les déclarations qui ont été faites dans la presse, je considère que les éléments qui sont apportés ne caractérisent absolument pas une situation de harcèlement moral. On fera le débat et la justice tranchera dans ce dossier", indique-t-il au micro de BFMTV.

Si jamais l'exclusion définitive devait être confirmée à l'issue du conseil de discipline, Me Guez Guez a confirmé qu'il saisirait le tribunal administratif pour contester la décision.

"Brimades et insultes"

Les deux adolescents avaient été exclus pour cause de harcèlement scolaire avant d'être réintégrés à l'issue d'une commission d'appel. Le rectorat avait décidé d'assortir la sanction d'un simple sursis. Après leur réintégration, une centaine de professeurs avait décidé de se mettre en grève.

Les deux élèves avaient pris pour cible un camarade dont ils se moquaient depuis le début de l'année scolaire et auquel ils faisaient subir des brimades et des insultes. Des croche-pieds avaient été évoqués. "Mon fils n'a jamais nié les faits, mais il dit que c'étaient des actes mutuels", avait expliqué la mère d'un des adolescents à France 3. En ce qui concerne les croche-pieds, elle affirme que son fils "était choqué" que "pour lui, ils étaient amis".

Après leur réintégration, l'ancien ministre de l'Éducation, Gabriel Attal, a dénoncé une "décision injuste, complètement à rebours de la prise de conscience qu'il y avait eu." Ce à quoi l'actuelle ministre, Élisabeth Borne, a répondu: "Le plan interministériel de lutte contre le harcèlement que j'ai lancé comme Première ministre et que tu as mis en œuvre en tant que ministre se poursuit. Il est entre de bonnes mains, je te rassure."

Un traumatisme pour les lycéens

Ce vendredi matin, devant les grilles du lycée, des élèves ont réagi à cette affaire. "C'est assez traumatisant pour tout le monde, tout le monde se sent concerné", indique un jeune homme.

"Je sais qu'il y a eu des insultes, des moqueries par rapport à la victime, ça m'a choqué parce que c'est vraiment pas probable dans ce lycée d'avoir de telles histoires", ajoute une élève au micro de BFMTV.

L'inspecteur d'académie du Var souhaite à présent un retour au calme pour le lycée du Golfe de Saint-Tropez. "Il me semble que cet établissement a été maintenant depuis de nombreux jours, un peu trop dans la lumière, il y a une volonté d'apaisement".

Benoît Ruiz et Margaux Sansano avec Arthus Vaillant et Florent Bascoul