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Saint-Tropez: deux lycéens réintégrés après avoir harcelé un élève, le rectorat se justifie

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Ce lundi, les enseignants du lycée du Golfe de Saint-Tropez se sont mobilisés contre la réintégration de deux élèves de seconde, initialement exclus pour des faits de harcèlement. Lors de la commission d’appel, le rectorat a finalement décidé "d’assortir d’un sursis l’exclusion définitive prononcée par l'établissement" pointant du doigt des erreurs dans le dossier.

Une décision qui fait grincer des dents. Au lycée du Golfe de Saint-Tropez, le personnel de l'établissement s'est mobilisé, ce lundi 5 mai, contre le choix du rectorat de Nice de réintégrer deux jeunes de seconde exclus pour des faits de harcèlement. En effet, lors de la commission d’appel, le rectorat a assorti la sanction "d’un sursis [à] l’exclusion définitive prononcée par l'établissement".

Le cauchemar de la victime a commencé au début de l'année scolaire. Les deux élèves l'auraient moquée et insultée à plusieurs reprises. Ils lui auraient même fait des croche-pieds. Ce harcèlement systématique s'est poursuivi.

Alors, les enseignants s'inquiètent et alertent sur les risques de cette sanction, notamment pour les victimes. "La décision de la rectrice d'assortir cette exclusion d'un sursis nous a vraiment choqués parce que cela contredit le protocole de lutte contre le harcèlement qui vise à protéger la victime," argumente Geneviève Clair, professeure d'histoire-géographie au micro de BFM Toulon Var.

Pour elle, il n'y a aucun doute "s'il y a quand même une exclusion, cela veut dire que les faits ont été reconnus" et demande que "la victime soit protégée".

Plusieurs erreurs dans le dossier

Dans un communiqué consulté par BFM Toulon Var, le rectorat de l'académie de Nice rappelle que "la possibilité de faire appel d’une sanction disciplinaire est un droit prévu par le code de l’éducation pour les élèves et leurs familles".

Si "les éléments transmis par l’établissement justifiaient la prise d’une sanction disciplinaire", le rectorat pointe du doigt la gestion de l'affaire par le lycée. Selon l'instance, "certaines erreurs et omissions, d’ailleurs reconnues par le chef d’établissement, ont conduit les membres de la commission d’appel à proposer, à l’unanimité, d’assortir ces deux décisions d’exclusion d’un sursis".

Toujours dans ce même communiqué, le rectorat que "cette décision ne remet nullement en cause les paroles de la victime" et promet qu'au moindre nouvel incident les étudiants concernés seront exclus. Enfin, l'académie regrette que le lycée n'ait pas sollicité le pôle créé en 2023 pour lutter contre le harcèlement.

Victor Labbay avec Julie Benmoussa