Réseau social public, cryptoactifs: ce que prévoit le programme numérique de Marine Le Pen

La candidate du RN à la présidentielle Marine Le Pen à Stiring-Wendel Moselle), le 1er avril 2022 - Jean-Christophe VERHAEGEN © 2019 AFP
C’est un domaine qui a jusque-là été peu abordé par Marine Le Pen, qualifiée ce 10 avril au second tour de l’élection présidentielle. Sur son site de campagne, elle a publié un livret dédié à son programme numérique pour son éventuel mandat. Donnée au coude à coude avec Emmanuel Macron selon les dernières projections, la candidate du Rassemblement national veut notamment lutter contre la “censure” des réseaux sociaux américains.
Les CGU calquées sur le droit français
Dans son programme, Marine Le Pen estime que “seule l’application du droit national, par exemple en matière d’incitation à la haine, de protection des mineurs, etc.” peut constituer “le fondement de retraits de contenus ou de fermetures de comptes”.
Dans les faits, la candidate souhaite donc harmoniser totalement les conditions générales d’utilisation (CGU) des plateformes comme Facebook ou Twitter avec la loi française.
A l’heure actuelle, ces dernières doivent en théorie supprimer les contenus illégaux, mais peuvent choisir d’être plus restrictives que le droit français dans ce qu’elles jugent apte à rester en ligne, par exemple concernant la nudité.
Dans le cas où les plateformes ne se conformeraient pas à cet objectif - une hypothèse hautement probable - Marine Le Pen affirme vouloir créer un “réseau social public, libre et gratuit”.
Encadrement des cryptoactifs
Visant l’ensemble des entreprises du numérique, Marine Le Pen évoque “par impératif stratégique ou en sanction de la violation de nos règles”, l’obligation pour des acteurs étrangers d’ouvrir leur capital, voire de céder une partie de leurs activités à des entreprises françaises.
Dans le même document, la candidate revient sur la notion de préférence nationale, en annonçant sa volonté de ne recourir qu’à des fournisseurs français de matériel informatique, de logiciels et de solutions d’hébergement pour “la commande publique dans les domaines militaires et de sécurité nationale”.
La candidate souhaite par ailleurs s’attaquer à la régulation des cryptoactifs, en les plaçant “sous le régime commun des marchés financiers”. Elle se positionne également pour le fait d’accorder le statut de salarié à tous les chauffeurs et livreurs de plateformes telles Uber ou Deliveroo.
Le volet cybersécurité est également abordé, avec un renforcement des moyens de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI) ainsi que la création de “commandos numériques”, pour mener une éventuelle cyberguerre contre des hackers.