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"C'était impensable de la rater": pour son édition 2024, la Paris Games Week fait le plein

Une vue générale du salon du jeu vidéo "Paris Games Week" à Paris, le 22 octobre 2024.

Une vue générale du salon du jeu vidéo "Paris Games Week" à Paris, le 22 octobre 2024. - Dimitar DILKOFF / AFP

La Paris Games Week a ouvert ses portes ce 23 octobre dans le sud de la capitale. Entre tests de jeux, cosplays et rencontres, les fans sont encore une fois au rendez-vous.

Plusieurs dizaines de mètres de queue pour des centaines de fans. Le parc des expositions de la Porte de Versailles, ce 23 octobre, a des allures de festival. Tous les joueurs présents attendent avec impatience les coups de 9 heures, pour l'ouverture de la Paris Games Week, qui se tient du 23 au 27 octobre.

"On est arrivées il y a 20 minutes", entonnent en choeur Lydia, Sarah et Camille, 16 ans. "Ca fait deux ans que je vais à la Paris Games Week, pour moi, c'était impensable de la rater cette année", précise Lydia, venue tout spécialement de Rennes pour l'occasion. Quand les portes s'ouvrent, les trois amies ne perdent pas une seconde et s'engouffrent dans le plus grand salon français du jeu vidéo.

Une vue générale du salon du jeu vidéo "Paris Games Week" à Paris, le 22 octobre 2024.
Une vue générale du salon du jeu vidéo "Paris Games Week" à Paris, le 22 octobre 2024. © Dimitar DILKOFF / AFP

"Il faut rentabiliser un maximum"

"Tu as vu, le stand Nintendo?" "On ne va pas au village manga avant?" Assaillies de lumières clignotantes, de décors tout droit tirés des jeux vidéo les plus populaires et d'une musique assourdissante, les trois Bretonnes hésitent. "Je pense qu'on va faire un tour et flâner un peu avant de jouer."

Il faut dire qu'il y a beaucoup à faire. Cette année, la Paris Games Week s'étale sur trois halls. Au programme: de nombreuses démos des prochains jeux, un stand pour les enfants, un village manga, un hall dédié à l'esport et au sport et plus de 13 scènes pour accueillir des compétitions, des influenceurs ou des concerts interactifs. Rien que ça.

D'autres joueurs semblent pressés. A peine sorti d'une partie sur Star Wars Outlaws, Maxime, 13 ans et son père, Stephane 52 ans, se dirigent à toute vitesse vers un autre stand non loin de là. "Mon père est fan de jeux vidéo, et notamment de Star Wars depuis 30 ans. Alors maintenant, je le suis dans ses passions."

"Il faut rentabiliser un maximum. J'aimerais tester une vingtaine de jeux donc il faut être efficace", lance Arthur, sans prendre le temps de s'arrêter pour répondre à quelques questions.

Car tous les gamers ont un objectif commun: tester un maximum de jeux et si possible, les titres qui ne sont pas encore sur le marché. "Tester des jeux qu'on n'a pas à la maison, ça nous permet de décider si on veut les acheter ou pas", abonde Alexia, une grande fan de Pokémon. Accompagnée de son ami Erwan, la jeune femme a déjà testé Guilty Gear Strives et Double Dragon Remake. "On est conquis", lancent en choeur les deux compères. Le Double Dragon devrait finir "dans [leur] liste de noël". L'an dernier, le duo avait ainsi acheté A Plague Tale, après avoir pu le tester à la PGW.

Des files d'attente à perte de vue

De son côté, Mathieu n'a pas hésité une seconde. Direction le stand de Xbox, pour tester Call of Duty: Black Ops 6.

Le stand Call of Duty à la Paris Games Week.
Le stand Call of Duty à la Paris Games Week. © Tech&Co
"J'ai déjà essayé le jeu en bêta", se vante Mathieu, 22 ans. "Là, c'est l'occasion de me battre contre d'autres joueurs et prouver que je suis le meilleur", sourit l'étudiant de 22 ans.

Mais il devra faire preuve de patience avant de dévoiler au monde ses talents. Le salon n'est ouvert que depuis 15 minutes. Pourtant, une trentaine de fans font déjà la queue pour jouer en avant-première le nouvel opus de la franchise. Et Call of Duty est loin d'être une exception. Les longues files d'attente commencent d'ores et déjà se former.

"Pour l'escape game d'une quinzaine de minutes, c'est 1h30 d'attente", prévient un jeune homme dans la file d'Assassin's Creed Shadows. Le titre, qui sortira en février prochain, peut se targuer d'attirer la foule et ce, sans démo. "Mais les gens ne dorment pas à cette heure?" s'amuse Julien, matinal, qui sort de la queue.

Accompagné d'un ami, le trentenaire vient pour la troisième fois sur le salon et constate une affluence en hausse par rapport à l'édition passée. En 2023, l’événement avait accueilli 187.000 visiteurs. Pour cette édition, les organisateurs en escomptent 200.000. "A l'ère post-covid, nous avons travaillé sur la qualité d'accueil de nos publics", précise Nicolas Vignolles, directeur général du SELL et directeur général de la PGW.

"Les espaces sont plus aérés. Nous avons également élargi les allées pour éviter que les gens piétinent. Et pour réduire les temps d'attente, nous avons réussi à installer encore plus de bornes de jeux", se félicite-t-il.

Des tests, des rencontres et de l'ambiance

Le stand Call of Duty propose ainsi une trentaine de PC pour permettre à un maximum de joueurs de tester l'opus. Même constat du côté de Capcom. Les gamers sont d'ailleurs venus en masse pour tester "Monster Hunter Wilds", s'écrient Anthony et Alex. En 2016, le duo était déjà venu à la PGW... pour Monster Hunter World. "On est fans de la franchise depuis la sortie du tout premier jeu, alors 45 minutes de queue, ça ne nous fait pas peur", sourie Anthony.

D'autant que les retours des premiers testeurs sont enthousiastes. "Un joueur qui vient de sortir nous a dit que c'était dingue. Mais c'est assez court, on a seulement trente minutes", précise son ami.

Des visiteurs jouent au jeu vidéo "Monster Hunter Wilds" développé et édité par Capcom lors de la soirée de préouverture du salon "Paris Games Week" à Paris, le 22 octobre 2024
Des visiteurs jouent au jeu vidéo "Monster Hunter Wilds" développé et édité par Capcom lors de la soirée de préouverture du salon "Paris Games Week" à Paris, le 22 octobre 2024 © Dimitar DILKOFF © 2019 AFP

A quelques mètres de là, Benoit, 34 ans, multiplie les photos avec les visiteurs. Le gamer a revêti pour l'occasion une armure de Monster Hunter, sur laquelle il a travaillé pendant 5 mois.

"Je ne peux pas encore tester le jeu, car le costume m'en empêche", glisse-t-il. "Mais l'idée, ce n'est pas seulement de tester des jeux. Plutôt de partager ma passion."
Benoît, un cosplayer à la PGW.
Benoît, un cosplayer à la PGW. © Tech&Co

"Les rencontres et l'ambiance." C'est justement ce qui attire de nombreux visiteurs, en quête de partage. C'est le cas de Maély, 22 ans, qui s'est faite "traîner à sa première PGW" par un de ses amis. "Je ne suis pas ce qu'on appelle une grosse joueuse", admet-elle. "Mais c'est super d'être là." L'étudiante a déjà testé trois jeux, et se dit très intéressée par "les chapeaux festifs du stand Nintendo" ou les véhicules Tesla qui roulent à quelques mètres d'elles.

"Le speed-dating des gamers"

"On essaye de se diversifier au maximum vers un nouveau public", insiste Nicolas Vignolles. En parallèle, "il y a un aspect communautaire très fort à la Paris Games Week. C'est le lieu où les communautés de fans, qui se parlent toute l'année à travers un écran, se rencontrent. C'est le speed-dating des gamers."

Le stand Nintendo à la PGW.
Le stand Nintendo à la PGW. © Tech&Co

Mission réussie pour Luna et Marie:

"Je suis fan de cosplay et de jeu vidéo. Alors, avoir tous ses centres d'intérêt réunis au même endroit et pouvoir les partager avec d'autres personnes comme moi, c'est génial", précise Luna, qui joue le rôle d'un personnage de Demon Slayer. "On se soutient entre cosplayers."

Dans la queue, les deux soeurs ont ainsi rencontré Lise, une Alsacienne, qui s’est vue offrir cette journée pour son anniversaire. "On est déjà amies", sourit l'adolescente. Celle qui joue le rôle de Stolas, un personnage d'Helluva Boss, espère prendre "un maximum de photos" et "tester quelques jeux".

Une pointe de déception

Malgré les cris et les rires qui envahissent progressivement les halls de la porte de Versailles, certains habitués font la moue.

"Comparé aux 5 premières années, c'est plus petit. Il y a beaucoup moins de stands", observe Thomas. "Les stands sont beaucoup moins étoffés. Avant, il y avait des statues partout. On a un peu perdu l'effet wahoo."

"C'est de pire en pire", confirme Jérôme, 31 ans. "J'ai l'impression que les stands sont plus petits que les autres années. Il n'y a même pas Playstation", râle-t-il. "Contrairement à d'autres salons qui mettent en avant l'aspect visuel, l'accent est mis sur les tests de jeu", se défend Nicolas Vignolles. "Quand vous allez à la PGW, vous devez avoir tester 5/6 jeux en avant-première", insiste-t-il.

Une stratégie qui porte ses fruits. "Chaque année, on se dit qu'on ne reviendra pas et pourtant, on est là", admet Jérôme, qui envisage déjà de revenir en 2025.

Salomé Ferraris