Call of Duty Black Ops 6: graphismes, multi, solo... on a vu l’opus qui veut “définir le futur” du jeu

Après Bethesda et Starfield l’an dernier, c’est cette année Activision qui a droit à son moment privilégié à l’issue du Xbox Showcase. Et quoi de mieux pour fêter la nouvelle union à près de 70 milliards de dollars que de s’offrir un Call of Duty inédit en guest-star.
Annoncé fin mai, Call of Duty Black Ops 6 a fait sa véritable apparition ce dimanche 9 juin avec un événement à sa seule gloire. Celle de la franchise la plus célèbre et la plus lucrative d’Activision, désormais propriété de Microsoft. Propriété, mais pas exclusivité pour autant. Il n’empêche que la mariée se devait de revêtir sa plus belle robe et de soigner plus que jamais ses apparats. Et Treyarch, au développement de la lignée Blacks Ops et de ce nouvel opus, semble en passe de réussir son pari.
Faire de Black Ops la référence Call of Duty
En amont de l’événement, Tech&Co a pu se rendre au sein des locaux de Treyarch, à deux pas de Los Angeles (Californie). C’est là que les développeurs planchent sur les derniers ajustements avant la sortie du jeu à l’automne 2024. L’ambiance est studieuse dans ces vastes locaux où les Black Ops sont omniprésents, sur les murs, en statues, stickers et même multiples récompenses glanées par le studio depuis la première apparition des soldats de l’ombre en 2010.

Depuis le tout premier Call of Duty en 2003, Activision a choisi de répartir ses forces entre trois studios: l’originel Infinity Ward, Treyarch venu en renfort dès 2006 avec COD 3, puis Sledgehammer Games qui avait apporté du sang neuf en soutien sur Modern Warfare 3 (2011), avant de prendre seul les commandes d’Advanced Warfare (2014). Si Activision n’a jamais vraiment voulu choisir l’un de ses enfants chéris, causant de nombreux départs chez Infinity Ward, chacun veut être le préféré de la famille et celui qui montrera la voie à suivre.
“Black Ops 6 veut redéfinir le futur de Call of Duty, fixer les standards futurs de qualité”, lâche sans détour Mark Gordon, co-responsable du studio, au moment de présenter le jeu.
“C’est le meilleur Black Ops que nous ayons fait. Tout ce qui fait le jeu, ses mouvements, ses sensations, la façon dont il sonne, reprend l’ADN de Black Ops et tout doit avoir l’air naturel,” ajoute-t-il. Pour cela, Treyarch a revu chaque point fort du jeu sans en changer la recette originale. Juste en la peaufinant, en améliorant les éléments les plus marquants de la marque Black Ops pour donner un jeu explosif et encore plus nerveux.
La guerre du Golfe en toile de fond
Le jeu se déroule deux ans après les événements de Black Ops 2 et débute en 1991. Le trailer d’annonce l’avait laissé entendre, les images dévoilées cette fois le confirment: le fond historique du jeu sera la Guerre du Golfe. On croise pêle-mêle dans le second trailer Bill Clinton, George W. Bush, Saddam Hussein ou encore Colin Powell, l’ancien chef d’État-major des armées américain durant le conflit. Avec aussi des références multiples aux Illuminati qu’il faudra encore éclaircir dans le jeu.

De sombres forces ont infiltré la CIA et menacent la démocratie. Les Blacks Ops se retrouvent traqués et doivent décider de s’allier aux ennemis d’antan ou au milieu criminel pour obtenir les ressources nécessaires afin de riposter et de laver leur honneur. Mais cette fois, les héros mis à l’écart vont devoir s’en sortir sans demander l’aide du gouvernement. Des États-Unis au Koweït, ils ne pourront compter que sur eux-mêmes, avec un mot d’ordre: “The Truth lies” (la vérité ment).
Les plus fervents adeptes de Black Ops vont surtout retrouver des figures connues comme Russell Adler, l’ancien monstre sanguinaire aux cicatrices, et Frank Woods, désormais affaibli et en fauteuil roulant (COD Cold War et Black Ops 2). Ils doivent monter une nouvelle équipe composée d’anciens ennemis devenus des alliés.
La signature Black Ops
“Pour concevoir BO6, nous nous sommes demandé ce que cela signifiait d’être un Black Ops, comment nous pouvions surprendre tout en restant fidèles à l’esprit”, explique à Tech&Co Miles Leslie, directeur créatif associé chez Treyarch et présent depuis le tout premier Black Ops. “L’identité est importante. Il y a une signature Black Ops, il faut un monde invisible qui doit être fictif avec des éléments de réalité historique, mais immersif. On a tenté de se renouveler tout en répondant aux attentes des joueurs.”
Pour Black Ops 6, Treyarch s’est attaché les services de Raven Software, habituel acolyte des COD, évoluant souvent dans l’ombre (version PC, multijoueur, mode zombie, etc.). Cette fois-ci, c’est sur un pied d’égalité, comme cela avait déjà été un peu le cas sur le précédent Black Ops Cold War. Et Raven a même hérité de la lourde tâche de concevoir la campagne solo, un point souvent de crispation pour les joueurs qui ont regretté son manque d’intérêt ces dernières années. Ce sera une part importante de l’expérience 2024, promet-on.

“Nous avons ancré notre histoire dans l’ADN même de Black Ops, à la façon d’un thriller d’espionnage musclé avec de l’action, des gadgets, des missions partout dans le monde et beaucoup de rebondissements”, assure Natalie Pohorski, en charge de la campagne solo chez Raven Software. “Sans oublier un peu de mystère et de paranoïa avec toutes les questions que cela induit.” Les deux studios ne cachent pas leur inspiration à trouver du côté de James Bond ou de Jason Bourne, la fantaisie d’être un agent secret dans un monde de conspiration et secrets.
Le futur en mouvement qui change tout
Plus que l'incroyable bond en avant graphique fait grâce au moteur maison, Black Ops 6 annonce aussi un futur radieux… en mouvement. Pour la première fois, les opérateurs peuvent se mouvoir à 360° avec la même flexibilité et la même fluidité. Baptisé Omni Movement, la technologie permet de sprinter dans toutes les directions et plus seulement vers l’avant, de glisser au sol dans tous les sens, de plonger vers l’avant ou en arrière aussi, de tourner sur soi-même quand on est au sol, à 360° comme sur le dos. Cela a pour résultat de donner au jeu une motricité plus naturelle extrêmement impressionnante, mais d’offrir aussi encore plus de possibilités de jeu, de positions de tir, etc.
“Ça peut paraître prétentieux, mais nous assumons de dire que nous voulons donner des bases pour le futur de COD”, martèle Miles Leslie. “L’Omni Movement en est une partie intégrante. Regardez n’importe quel jeu Call of Duty. Vous ne pouviez pas aller dans n’importe quelle direction de la sorte. Dans les autres FPS non plus. C’est à la base de Black Ops 6 et quelque chose qui peut vraiment changer la façon dont les joueurs interagissent avec COD".

Pour le responsable de Treyarch, l'objectif est de séduire les joueurs occasionnels "qui ne se sentent pas très bons et sont intimidés" afin qu'ils puissent "trouver sa place et apprendre à maîtriser le jeu". "Notre but est d’attirer de plus en plus de joueurs en proposant une fluidité de mouvement sans équivalent qui leur donne envie de s’améliorer", insiste Miles Leslie. Ce sera utilisable dans la campagne solo, en multi ou même dans le mode zombie.
L’innovation se veut clé dans le devenir de COD. Elle sera d’ailleurs partagée avec Infinity Ward et Sledgehammer et a même été “pensée avec eux”. “Il y a des choses qu’on était incapable technologiquement de faire il y a 10 ans et qui sont désormais possibles, des aspirations pour du gameplay, pour certains types de cartes de jeu, visuellement aussi ou au niveau des animations”, rappelle Jon Zuk, directeur associé chez Raven Software. “Avec Black Ops 6, on arrive au moment où l’on peut ouvrir la porte vers quelque chose de grand.”
Le multijoueur pour tous
Pour appuyer cette nouvelle façon de jouer et offrir un Black Ops encore plus modernes, les missions ont été repensées, musclées et diversifiées au maximum pour que tous les joueurs puissent trouver une façon plus personnelle et adaptée de l’aborder. “Nous voulions que le joueur ait une expérience différente à chaque fois, une approche différente, un gameplay aussi différent”, ajoute-t-il.
Pas d’inquiétude pour les aficionados du multijoueur emblématique de Call of Duty, il n’est pas oublié. Au lancement, il comptera 16 cartes aux environnements variés (urbain, désert, maison, ruines, etc.), à aborder avec le plus de diversité de style de jeu possible. “On veut que chaque carte puisse devenir la préférée des joueurs”, avance Miles Leslie. D’autres viendront s’ajouter au fil du temps.

Avoir un épisode qui sied au plus grand nombre et où chacun puisse jouer à sa façon, tel est le leitmotiv de Treyarch et Raven Software. Tout a été pensé ainsi, de la customisation des personnages à l’affichage des menus ou des informations en jeu plus personnalisable que jamais, en passant par les différents modes d’approche des missions. “On veut que ce COD soit celui qui réponde le plus à la diversité de joueurs que nous avons, à leurs styles parfois opposés. Il doit être abordable du plus de manières possible”, promet le directeur créatif de Treyarch. “Il est notre jeu le plus personnalisé dans son approche pour toucher toutes les sensibilités, tous les joueurs et bien plus encore”.
CALL OF DUTY: BLACK OPS 6 - Disponible sur PS4, SP5, Xbox One, Xbox Series et PC fin 2024.