Lubrizol va supprimer 145 postes sur le site de Rouen, une partie de l'activité délocalisée

Devant le site de Lubrizol à Rouen, le 24 octobre 2019 - Lou BENOIST © 2019 AFP
Lubrizol France a réuni ce jeudi 6 février un comité social d'entreprise (CSE) extraordinaire pour annoncer des suppressions de postes. 169 postes vont être fermés dont 145 sur Rouen où le siège de la société est installé.
Une restructuration des activités
Le groupe industriel, spécialisé dans la fabrication d'additifs pour lubrifiants et peintures, réagit ainsi après avoir accumulé de nombreuses difficultés comme la baisse du marché des véhicules thermiques, la perte de marchés en Russie, les effets post-Covid ou la concurrence croissante de la Chine.
D'après des participants à ce CSE, Lubrizol France a annoncé une restructuration des activités impliquant la délocalisation de 10% de l’activité du site rouennais (3% vers le Havre et 7% vers un site hors d'Europe).
Les élus de la métropole de Rouen, ont rapidement exprimé leur solidarité envers les salariés et critiqué la façon de faire du groupe industriel.
Aide au reclassement et lutte contre les délocalisations
"D’une part, il est essentiel à nos yeux que les conditions d’accompagnement et de reclassement des salariés soient les meilleures possibles, à la hauteur de ce qui a été leur engagement, particulièrement dans la gestion de l’incendie de 2019 et de ses suites", soulignent Nicolas Mayer-Rossignol, le maire de Rouen et président de la métropole dans un communiqué cosigné avec la députée Florence Herouin, le sénateur Didier Marie et la maire de Petit-Quevilly, Charlotte Goujon
"Ensuite, si nous notons que l’essentiel de l’activité industrielle actuelle demeurera sur le site de Rouen, nous dénonçons le manque d’anticipation sur la nécessaire transition écologique de cette industrie, et la délocalisation d’une partie de la production dans des pays moins exigeants en termes de normes environnementales", poursuivent les élus qui ont également interpellé la ministre chargée du Travail et de l'Emploi.
Dans ce courrier adressé à la ministre chargée du travail Astrid Panosyan-Bouvet, les élus locaux réclament au gouvernement de soutenir les demandes de reclassement des salariés et de limiter la possibilité pour les groupes industriels installés en France de délocaliser.