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Seine-Maritime

Incendie de Lubrizol: cinq ans après, la métropole de Rouen lance une carte interactive des sites Seveso

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La carte interactive recense les 23 sites classés Seveso de la métropole, répertoriés selon un code couleur établi en fonction des derniers contrôles et décisions préfectorales.

"Cinq ans après, le traumatisme de cette journée est toujours vivace." Alors que ce 26 septembre marquera le triste anniversaire de l'incendie de l'usine Lubrizol en 2019, la métropole de Rouen réitère son intention de mettre en œuvre des mesures de prévention et d'information de la population concernant les sites à risque.

À ce titre, la métropole a annoncé ce lundi 23 septembre le lancement d'une carte interactive recensant les 23 sites Seveso que compte son territoire, avec un code couleur en fonction "des derniers rapports de contrôle et des dernières décisions administratives préfectorales".

"La protection et l’information des populations doivent être des priorités absolues", affirment dans leur communiqué Nicolas Mayer-Rossignol, le maire de Rouen et président de la métropole, et Charlotte Goujon, vice-présidente en charge de la transition écologique.

Un code couleur en fonction des derniers contrôles

Dans le détail, la couleur rouge représente sur la carte une installation "faisant l'objet d'un arrêté de mesures d'urgence ou d'une sanction administrative", explique la métropole. C'est notamment le cas du site de Saipol, producteur d'huiles végétales raffinées pour l'alimentation humaine, situé à Grand-Couronne, ou encore du centre logistique Maprochim Normandie à Saint-Aubin-lès-Elbeuf.

La carte des sites Seveso sur le territoire de la métropole de Rouen.
La carte des sites Seveso sur le territoire de la métropole de Rouen. © Métropole de Rouen

Une installation désignée par la couleur orange sur la carte signifie qu'elle fait l'objet d'un arrêté de mise en demeure, tandis que le jaune indique que le site a fait l'objet d'une lettre de suite préfectorale.

En vert se trouvent les installations dont l'inspection n'a pas nécessité de suite au cours des 12 derniers mois, et en gris les sites qui n'ont pas été contrôlés depuis plus de 12 mois mais qui ne font pas l'objet d'un arrêté de mesures d'urgence ou de mise en demeure.

"Permettre plus de transparence"

Si la métropole de Rouen rappelle que la responsabilité en matière de risque industriel et de sécurité civile "incombe à l'État et aux entreprises", elle affirme toutefois avoir "fait tout ce qu'elle pouvait, avec ses moyens, afin d'élever le niveau de culture du risque industriel et de préparation des populations à la survenue d'un événement majeur". Elle souligne ainsi avoir, depuis 2020, mis en place des "actions concrètes pour permettre plus de transparence".

Ce lundi, les chercheurs du projet Cop Herl ont publié la synthèse de leurs travaux concernant l'impact sanitaire et environnemental de l'incendie survenu en 2019. Si l'étude met en évidence qu'il n'y a aucune trace de contamination chez les habitants ou signe de pollution dans l'environnement, elle alerte toutefois sur la forte concentration de substances toxiques dans un bassin de la Seine où les eaux d'extinction de l'incendie avaient été déversées.

L'incendie du 26 septembre 2019 sur un site de lubrifiants automobiles de Lubrizol, classé Seveso seuil haut, n'avait fait aucune victime. Mais la combustion de près de 10.000 tonnes de produits chimiques avait provoqué un gigantesque panache de fumée noire.

Laurène Rocheteau