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Seine-Maritime

Incendie de Bolloré Logistics: les batteries au lithium à l'origine de l'incendie selon l'hypothèse privilégiée par le BEA

Des pompiers devant un bâtiment industriel loué par Bolloré Logistics endommagé par un incendie, le 17 janvier 2022 à Grand-Couronne, au sud de Rouen

Des pompiers devant un bâtiment industriel loué par Bolloré Logistics endommagé par un incendie, le 17 janvier 2022 à Grand-Couronne, au sud de Rouen - Lou BENOIST © 2019 AFP

Deux arrêtés des services de l'État mettaient depuis octobre dernier en demeure des entreprises du groupe Bolloré pour le stockage non autorisé de batteries au lithium dans l'entrepôt touché par un incendie en janvier 2023 à Grand-Couronne (Seine-Maritime).

Un "emballement thermique" des batteries au lithium pourrait être à l'origine de l'incendie en 2023 d'un entrepôt loué par une filiale du groupe Bolloré, selon un rapport du Bureau d'Enquêtes et d'Analyses sur les Risques Industriels (BEA-RI).

Le 16 janvier 2023, un incendie s'était déclaré sur un site loué par Bolloré Logistics dans un entrepôt contenant 12.300 batteries automobiles au lithium à Grand-Couronne, au sud de Rouen.

Selon le rapport du BEA-RI publié lundi 7 avril, les enquêteurs "privilégient l'hypothèse" d'un départ d'incendie par "emballement thermique d'un des modules stockés", sans déterminer avec certitude si la cause initiale était un choc ou des court-circuits internes aux batteries.

Ils notent que "le premier signe perçu (par un employé, NDLR) est un bruit sourd de coup, aucune fumée et aucune odeur ne sont perçues avant cela".

La responsabilité de Bolloré Logistics engagée

Selon le rapport, Highway France Logistics 8 -propriétaire de l'entrepôt- n'avait pas été mis au courant par son locataire, Bolloré Logistics de la spécificité des incendies de batteries de type Lithium Métal Polymère (LMP).

En conséquence, Highway France Logistics 8 n'avait pas fait évoluer le système d'extinction automatique et celui-ci n'a eu "aucun effet sur l'incendie", dont la température a dépassé 1.400 degrés, d'après le BEA-RI.

L'incendie a été alimenté par les batteries, le stock de pneumatiques de la cellule voisine et les produits combustibles d'une troisième cellule, et il aura fallu plus de 48 heures pour l'éteindre, selon la même source.

Une partie des eaux d'incendie "n'a pas pu être confinée et s'est infiltrée dans les sols", ce qui a causé une pollution de la nappe phréatique.

Des émissions importantes de gaz

Selon le BEA-RI, des émissions de gaz importantes ont été observées lors de la combustion de batteries LMP, principalement du CO2, mais aussi de monoxyde de carbone (CO), monoxyde d'azote, méthane (CH4), fluorure d'hydrogène, dihydrogène (H2), dioxyde de soufre.

Les batteries LMP étaient entreposées par Bolloré Logistics pour le compte de la société Blue Solutions, qui fabrique les batteries des véhicules électriques du groupe Bolloré.

Blue Solutions a "regretté" dans un communiqué "que d'autres causes possibles que les batteries LMP" n'aient pas été examnées par le BEA-RI.

Le rapport émet des recommandations "que nous allons étudier avec la plus grande attention", a déclaré l'entreprise à un journaliste de l'AFP.

A. La. avec AFP