Seine-Maritime: ce que l'on sait sur "l'attaque informatique d'ampleur" qui touche le département

C'est la troisième attaque du genre en quelques semaines. En ce premier week-end d'octobre, le département de la Seine-Maritime a été la cible d'une cyberattaque "d'ampleur", provoquant l'arrêt d'urgence des réseaux du département.
• Pas de demande de rançon
C'est le samedi 8 octobre que les agents territoriaux ont découvert que les réseaux informatiques du département étaient ciblés par "une attaque d'ampleur".
Dans la foulée, "il a été décidé de couper complétement les réseaux du département pour isoler, sécuriser et sanctuariser la collectivité. Toutes les mesures sont mises en œuvre pour évaluer le préjudice, protéger les données des usagers, et rétablir notre capacité d’agir", indiquait le département dans un communiqué.
À cette heure, la collectivité territoriale n'a pas eu "connaissance d'une demande de rançon" a expliqué Bertrand Bellanger, le président du conseil départemental.
• Plusieurs services inaccessibles
Avec cette attaque, les services publics départementaux fonctionnent "selon un mode fortement dégradé", a annoncé le département. "Les agents sont impactés dans leur travail, on n'exclut pas d'avoir à repositionner, de manière temporaire, des agents sur des fonctions qui en auraient besoin. On s'apprête à vivre des moments compliqués mais les techniciens sont sur le pont", a confié le président du département.
Aujourd'hui, il est impossible de déposer des dossiers individuels pour l'ensemble des dispositifs jeunesse, sport, bio éthanol et Zones à Faibles Emissions (ZFE) ainsi qu'auprès de la Maison départementale des personnes handicapées
En revanche, les lignes téléphoniques ne sont pas impactées et les démarches restent possibles en format papier pour l'allocation personnalisée d'autonomie, les prestations de compensation de handicap et les centres médico-sociaux.
Hébergés sur un autre réseau, les espaces informatiques des collèges ainsi que les directions des routes, de l'environnement, les sites et les musées départementaux fonctionnent normalement.
• Retour au papier et au crayon
"Dans ce genre de cas, il faut tout couper, isoler les postes des serveurs potentiellement infectés par le virus", a expliqué Bertrand Bellanger.
Détectée dès samedi, l'attaque a été confiée aux ingénieurs informatiques du département, " qui ont été appuyés par l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (l'ANSSI)", a ajouté le président.
Pour les agents, il est impossible d'utiliser normalement les outils informatiques. "On s'adapte, on revient au crayon, au papier, aux appels téléphoniques au lieu des mails", expliquait Floriane Vandepert au micro de BFM Normandie, ce mardi 11 octobre.
• Une plainte déposée
Le département a indiqué avoir déposé plainte et émis "une pré-déclaration auprès de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL)".
Des investigations vont être menées par la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) pour tenter de faire la lumière sur cette cyberattaque.
Une enquête a également été ouverte le 9 octobre par la section de cyber du parquet de Paris pour des atteintes à un système de traitement automatisé de données, extorsion en bande organisée et association de malfaiteurs, a appris l'AFP auprès du parquet.