Recours contre le terminal méthanier du Havre: décision rendue le 13 juillet

Le Port du Havre, vue du quai Southampton. - BFM Normandie
La décision sur le terminal méthanier flottant du Havre, cible de trois recours examinés ce jeudi devant le tribunal administratif de Rouen, sera rendue le 13 juillet, selon un journaliste de l'AFP.
Le rapporteur public s'est prononcé en faveur du rejet de l'ensemble des requêtes portées par France Nature Environnement (FNE), l'association Ecologie Pour Le Havre et des élus EELV.
Dans le contexte de tensions accrues sur l'énergie depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022, l'État français a retenu un projet de terminal méthanier flottant porté par TotalEnergies et destiné à créer un nouveau point d'entrée de gaz en France.
"Servir les intérêts de Total"
En marge de l'audience, le député écologiste Julien Bayou a déclaré défendre l'idée qu'il faut "arbitrer en faveur de l'intérêt environnemental".
"Il y a urgence à faire valoir la protection du climat et de l'environnement", selon lui, mais pas de "menace grave sur l'approvisionnement: la consommation nationale de gaz a baissé de 14%, 78% des réserves de gaz sont pleines au niveau européen et 62% au niveau français".
"Une récent rapport de Greenpeace a démontré que ce projet vise à servir les intérêts de Total", a ajouté Julien Bayou, pour qui "le terminal va utiliser du gaz de schiste qui est plus néfaste au climat."
La juriste de FNE, Alice Béral, a fait valoir que "de nombreux contrats ont été passés avec les États-Unis qui permettent d'assurer un approvisionnement en gaz pour les quinze prochaines années".
"L'argument de la solidarité européenne ne tient pas: il y a de nombreux projets en construction de terminaux en Europe dont six en Allemagne", a-t-elle ajouté.
"Une menace grave ne signifie pas une menace imminente"
Des arguments balayés par le rapporteur public Jonathan Cotraud pour qui "une menace grave ne signifie pas une menace imminente".
La France a "une place prépondérante" dans le réseau gazier européen et "doit respecter son obligation de solidarité avec les autres États membres", selon Jonathan Cotraud, qui s'inquiète de la reconstitution des stocks "dans un contexte de réduction des sources d'approvisionnement".
Face aux juges, Julien Bayou a jugé que "le gouvernement a eu raison de prévoir" à l'époque, mais qu'il y avait aujourd'hui "une hypocrisie de la part de Total à parler de l'approvisionnement du pays quand 50% du gaz importé sera réexporté vers des pays où les prix ne sont pas régulés."
L'avocat de TotalEnergies, Auguste Debouzy a répondu qu'il n'y avait "aucune hypocrisie, tout est transparent".