Normandie: démantèlement d'un réseau international de trafiquants de tabac de contrefaçon

Les douanes belges ont participé à l'opération. - Georges Gobet - AFP
Une vague d’interpellations et de perquisitions dans les départements de l’Eure, du Val-d’Oise, de la Loire-Atlantique et du Morbihan a conduit au démantèlement d'un important réseau international de trafiquants de tabac de contrefaçon, le 15 octobre dernier.
Près de 3600 cartouches de cigarettes contrefaites, 135 kg de tabac à rouler contrefait, une importante somme d’argent en liquide, plus de 13 kg de résine de cannabis, 250 grammes de cocaïne, une arme à feu et plusieurs véhicules ont été saisis lors de l'opération. Ce vaste coup de filet a été rendu possible grâce aux investigations et à la coopération des différentes équipes mobilisées sur l'affaire.
Depuis plusieurs mois, la section de recherches de Rouen, la brigade de recherches de Saint-Nazaire, le groupe interministériel de recherches de Rouen et la brigade de recherches des Andelys menaient des investigations sur un groupe de malfaiteurs qui se livrait à un trafic de cartouches de cigarettes contrefaites importées de Belgique.
Une première enquête préliminaire, puis une information judiciaire, sont ouvertes auprès du tribunal judiciaire d'Évreux pour trafic de produits stupéfiants. Au fil des investigations, les enquêteurs découvrent les ficelles d’un trafic particulièrement bien rôdé où chaque protagoniste avait son rôle à jouer.
Il gérait le trafic depuis sa cellule
"Des 'hommes de main' étaient chargés de se rendre en Belgique avec un véhicule utilitaire de grande capacité et de revenir en France, en convoi, en transportant, à chaque voyage, une centaine de cartouches de cigarettes contrefaites", rapporte le colonel Thierry Jourdren, commandant de la section de recherches de Rouen, dans un communiqué, ce mercredi.
Plusieurs personnes sont à la tête de ce réseau international. Les enquêteurs découvrent qu'un homme de 42 ans, incarcéré pour des faits d’infraction à la législation sur les stupéfiants, gère le trafic depuis sa cellule dans un centre pénitentiaire. "Il participait à l’organisation de l’importation et les livraisons de tabac contrefait, principalement à destination de la région parisienne et du grand Ouest de la France", est-il écrit dans le communiqué.
Face à l’ampleur du trafic, une cellule nationale d’enquête est créée sur les sollicitations des enquêteurs et avec le concours de l'Office centrale de lutte contre la délinquance itinérante. Chaque jour, plusieurs enquêteurs travaillent à plein temps sur le dossier. Dans un même temps, une collaboration avec les douanes belges, sous l’égide d’Europol, est mise en place.
380.000 euros de marchandises
Une première opération est menée en Belgique le 13 octobre 2022 par les douanes en présence de la juge d’instruction d’Évreux dans un entrepôt où l'approvisionnement en tabac se passait. Sur place, les équipes mobilisées mettent la main sur 3600 cartouches de cigarettes contrefaites soit 380.000 euros de marchandise.
Deux jours plus tard, les enquêteurs procèdent à plusieurs interpellations et perquisitions dans plusieurs départements de France. La semaine dernière, les personnes interpellées ont été présentées au magistrat instructeur d’Évreux qui a décidé de placer sept d’entre elles en examen. Six personnes ont été placées en détention provisoire, la dernière a été placée sous contrôle judiciaire.