Nicolas Mayer-Rossignol interpelle Bruno Retailleau sur la situation de Liri, Rouennaise depuis 9 ans et sous le coup d'une OQTF

Le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, candidat à la tête du PS, le 14 janvier 2023 à Toulouse - Charly TRIBALLEAU © 2019 AFP
"M. le Ministre, sortez de l’absurdité et de l’indignité". Le maire PS de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, a interpellé le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau sur X, lundi 27 janvier, à propos de la situation de Liri, une jeune Kosovare de 25 ans vivant à Rouen depuis neuf ans et qui se trouve sous le coup d'une OQTF (obligation de quitter le territoire français).
"Je veux vous interpeller sur la situation de Liri, cette jeune kosovare de 25 ans qui vit à Rouen depuis 9 ans et dont vous avez balayé d'un revers de la main la situation en réponse aux journalistes sur complément d'enquête", a interpellé Nicolas Mayer-Rossignol.
La jeune femme avait déjà interrogé sur sa situation le ministre de l'Intérieur dans l'émission Complément d'enquête, diffusée le 23 janvier sur France 2. "Moi, je ne connais pas son cas particulier, et comme ministre, moi, je suis comptable de la règle", avait-il répondu sur le plateau de l'émission.
Une promesse de CDI
La jeune femme, qui parle cinq langues, venait d'obtenir une promesse d'embauche en CDI à la suite d'un entretien pour un poste de comptable bilingue. Elle a donc entamé les démarches pour régulariser sa situation, car il est interdit pour une entreprise d'embaucher une personne sans papiers. Mais au lieu d'obtenir la régularisation espérée, Liri a reçu une obligation de quitter le territoire.
"Liri elle ne pose aucun problème, elle a grandi en France, elle est allée à l'école en France, elle a fait ses études y compris supérieures en France. Non seulement elle parle français parfaitement mais elle parle cinq langues", plaide dans sa vidéo le maire socialiste. "Vous parlez cinq langues monsieur le ministre ?", ajoute-t-il à l'intention de Bruno Retailleau.
Un durcissement de la politique migratoire
Le ministre de l'Intérieur a dévoilé une nouvelle circulaire, vendredi 24 janvier, visant à mettre fin à la régularisation "à tour de bras" des personnes en situation irrégulière.
"Il y a bien sur des situations et il faut être ferme sur ces situations-là qui posent des problèmes. Mais l'immense majorité des personnes en clandestinité en réalité elles ne demandent qu'une chose : travailler, s'intégrer", fustige Nicolas Mayer-Rossignol.
"C'est l'intérêt des Françaises et des Français que d'accueillir et d'intégrer des personnes qui ne posent aucun problème, qui travaillent, qui bossent, y compris très tôt le matin et très tard le soir, et qui contribue à la richesse dans tous les sens du terme de notre beau pays", développe le maire socialiste. "Je compte sur vous monsieur le Ministre", conclut-t-il.