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Manche: ce que l'on sait sur l'affaire du maire de Saint-Côme-du-Mont, retrouvé pieds et mains cloués

Le maire de Saint-Côme-du-Mont a été retrouvé blessé, pieds et poings cloués le 9 novembre dernier.

Le maire de Saint-Côme-du-Mont a été retrouvé blessé, pieds et poings cloués le 9 novembre dernier. - BFM Normandie

Le maire a été retrouvé mercredi, dans un champ près de la salle des fêtes, avec deux clous plantés dans le main et un dans chaque talon. Entendu, il affirme avoir été agressé par deux hommes.

Une affaire qui agite la petite commune de Saint-Côme-du-Mont, dans la Manche. Le maire Bernard Denis a été retrouvé mercredi dans un champ, blessé au visage mais aussi avec des clous plantés dans ses mains et chacun des talons.

L'homme avait déjà fait l'objet de plusieurs agressions, dont une orchestrée par lui-même, dans le passé.

· Que s'est-il passé?

Au moment où il a été retrouvé, mercredi vers 12h30, le maire de cette commune déléguée de Carentan-les-Marais était dans un champ, non loin de la salle des fêtes. Il avait deux clous plantés dans le dessus de chaque main et un clou planté dans chaque talon.

Entendu par les enquêteurs, la victime affirme que deux hommes lui reprochant son soutien à Emmanuel Macron, lui ont "porté un coup au visage" puis "amené au sol, face contre terre". "Ils lui auraient enfoncé les clous dans les mains et l'arrière de la cheville à l'aide d'une cloueuse pneumatique", explique Michaël Giraudet, le procureur de la République dans un communiqué ce vendredi.

Bernard Denis a rapidement été hospitalisé au centre hospitalier de Saint-Lô pour recevoir les soins nécessaires. Il a été opéré jeudi matin pour extraire les clous dans ses mains alors que ceux plantés aux talons avaient déjà été enlevés la veille.

Le procureur de la République de Coutances précise que l'état de santé physique du maire délégué n'est "pas alarmant". Les examens ont conclu à une incapacité totale de travail (ITT) de 21 jours.

· Une enquête ouverte

Le parquet a ouvert une enquête du chef de violences aggravées et l'a confié à la brigade des recherches de Saint-Lô, avec l’appui de la cellule d’investigation criminelle et de la section de recherches de Caen.

Des investigations sont en cours, "auditions de témoins, enquête d'environnement, saisies de traces aux fins d'analyses génétiques, exploitation téléphonique", précise le procureur.

· D'autres agressions par le passé

Ce n'est pas la première fois que Bernard Denis affirme être victime d'une agression. Deux procédures avaient déjà été ouvertes, l'une sur l'incendie de son garage et de sa voiture et l'autres sur des menaces de morts. Les deux ont été classées sans suite "pour défaut d'identification d'un potentiel auteur".

Une troisième affaire le concernant est plus complexe. En mai 2022, le fourgon du maire délégué avait été touché par deux tirs, toujours en raison de son soutien à Emmanuel Macron affirmait-il. Mais l'enquête menée avait déterminé l'implication de Bernard Denis dans ces faits. Entendu par les enquêteurs en juin, l'homme avait affirmé avoir tiré sur son propre fourgon et inventé cette agression.

"Il avait fait l’objet de poursuites du chef de dénonciation de délit imaginaire", précise le procureur de la République indiquant que l'homme devait comparaître le 23 novembre prochain.

Toutefois, lors de son audition jeudi, Bernard Denis est revenu "sur la reconnaissance des faits de dénonciation de délit imaginaire" indique le parquet et a mis en lien l'agression de mai 2022 avec celle de ce mercredi.

· Les habitants stupéfaits

Dans ce petit village d'environ 500 habitants, les riverains sont inquiets mais surtout, s'interrogent sur cette affaire. Ici, Bernard Denis est bien connu de tout le monde.

"C'est une petite commune de campagne, c'est calme. Tout le monde est surpris, on n'a pas de mots", témoigne l'une d'entre elle au micro de BFM Normandie.

Une autre habitante ajoute: "On trouve que c'est un peu suspect. Vu ce qu'on entend depuis les élections, il s'est passé beaucoup de choses. On ne comprend plus, on ne sait pas ce qui s'est vraiment passé."

Marine Langlois