Le projet Normandy Memory validé par la communauté urbaine des maires de Caen

Le projet Normandy Memory, portant sur un grand spectacle immersif lié au débarquement à Colombelles, dans le Calvados, a été validé par la communauté urbaine des maires de Caen jeudi 7 décembre.

C'est un oui. La communauté urbaine des maires de Caen a validé ce jeudi 7 décembre le projet Normandy Memory, portant sur un grand spectacle immersif lié au débarquement à Colombelles, dans le Calvados.

Pour l'accueillir, la vente d'un terrain de l'ex-société métallurgique de Normandie (SMN) a été actée. France Bleu Normandie précise que sur 48 maires de l'agglomération, 20 ont voté ce jeudi pour, neuf contre, et cinq se sont abstenus. Quatorze édiles étaient absents. Certains dénoncent une réunion annoncée trop tardivement. Des opposants indiquent appeler à se mobiliser contre le projet.

Un projet "pertinent"

"Je pense que c'est un projet, qui, effectivement, a sa pertinence. Il complète en quelque sorte l'offre en matière de tourisme de mémoire. Bien évidemment, c'est une partie de notre offre touristique et on travaille aussi sur toutes les autres", explique Joël Bruneau, maire (LR) de Caen et président de Caen la mer à BFM Normandie.

Pour lui, cette nouvelle offre touristique ne va pas mettre en péril ce qui existe déjà. "Je pense que chacun a sa pertinence et son public", atteste-t-il.

Ce discours ne fait pas l'unanimité. "On atteint un point qui nous paraît inadmissible, insupportable, qui met en cause à nos yeux la question de la dignité du tourisme mémoriel", assurait lundi 6 novembre sur le plateau de BFM Normandie, Bertrand Legendre, co-créateur du collectif pour la dignité du tourisme mémoriel à Caen la mer.

Et de développer: "Quand les promoteurs du projet disent vouloir créer un grand show sur le débarquement et sur la bataille de Normandie, la dignité du tourisme mémoriel est mise en cause. Quand ils disent vouloir créer des effets 'wow' ou de technologie de pointe, et d'effets spéciaux, la question de tourisme mémoriel est en cause."

Joël Bruneau rétorque: "Je n'ai jamais cru non plus que créer un spectacle, dès lors évidemment qu'il est complètement sérieux (...) sur le plan historique, (...) sur des faits aussi tragiques sur tout ce qu'a environné le Débarquement, la libération de la France et de l'Europe et la bataille de Normandie, soit attentatoire à la mémoire de ceux qui nous ont justement ramené la liberté".

350 emplois

Ce spectacle "immersif novateur" se composera d'un théâtre de 1000 places en mouvement, avançant sur plus de 400 mètres, pour vivre "l'épopée du Débarquement allié (...), de sa préparation à la bataille de Normandie".

Pendant la progression du théâtre, une trentaine de tableaux seront proposés aux spectateurs. Cette "œuvre de mémoire" se composera d'images d'archives et de tableaux vivants avec des comédiens et figurants, permettant aux spectateurs de vivre "les trois mois d'enfer, d'exil, d'exode des Français et des Normands" au moment du Débarquement du 6 juin 1944.

Normandy Memory table sur 350 emplois durant la saison d'activité du spectacle, "du mois d'avril au mois d'octobre" et 600.000 spectateurs à l'année.

Nolwenn Autret