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Incendie de Lubrizol: cinq ans après, un rassemblement organisé devant le site

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Cinq ans après l’incendie du site de produits chimiques de Lubrizol à Rouen, une vingtaine de personnes se sont rassemblées devant l’usine, ce jeudi 26 septembre, pour réclamer des éclaircissements sur les conséquences sanitaires sur la population.

Cinq plus tard, les interrogations persistent. À l'occasion des cinq ans de l’incendie de l'usine de traitement de produits chimiques Lubrizol de Rouen, un rassemblement a eu lieu ce jeudi 26 septembre devant l’usine à l’appel de l'Union des victimes de Lubrizol.

Au total une vingtaine de personnes étaient présentes sur place, accompagnées de personnalités politiques comme Marine Tondelier et Sandrine Rousseau.

L'incendie du 26 septembre 2019 sur un site de lubrifiants automobiles de Lubrizol, classé Seveso seuil haut, n'avait fait aucune victime. Mais la combustion de près de 10.000 tonnes de produits chimiques avait provoqué un gigantesque panache de fumée noire.

"Lubrizol ne veut pas prendre ses responsabilités"

"Nous demandons la mise en place d’un protocole national sanitaire pour pouvoir avec des biomarqueurs suivre l’impact de ces accidents chimiques et industriels sur les populations et nous demandons plus de contrôle sur ces ICPE (Installations classées pour la protection de l'environnement NDLR)", indique à BFM Normandie un manifestant.

Cinq ans après, l'incident est toujours dans les têtes des Rouennais. "Nous avons été impactés par l’incident, nous sommes des particuliers qui font des jardins et nos récoltes ont été impactées. Lubrizol ne veut pas prendre ses responsabilités et n’indemnise pas", souligne une membre de l’association des victimes de Lubrizol.

"Il n’y a pas eu de vrai suivi"

Ce lundi 23 septembre, des scientifiques de l'université de Rouen ont rendu les résultats de quatre ans de recherches sur les conséquences de l’incendie. Un projet qui a mobilisé plus d’une centaine de chercheurs dans de multiples domaines. Selon eux, l’incendie n’a laissé aucune trace de contamination chez les habitants ou signe de pollution dans l'environnement.

Les chercheurs du projet Cop Herl alertent en revanche sur la présence de fortes concentrations de substances toxiques pour l'environnement dans une darse, un bassin sur la Seine où les eaux d'extinction de l'incendie ont été déversées.

Pour Christophe Horville, secrétaire de l'Union des victimes de Lubrizol, cette étude est “hors sol”. “Il aurait fallu à l’époque prendre un panel de la population exposée et faire des vraies analyses comme des prises de sang, des analyses d’urines et des prises de cheveux à faire tous les six mois”, souligne le responsable d’association à BFM Normandie.

“Il n’y a pas eu de vrai suivi biologique, de registre des cancers et des malformations. À mes yeux et des autres associations, c'est un fiasco”, conclut-il.

Cette semaine, la métropole a annoncé le lancement d'une carte interactive recensant les 23 sites Seveso que compte son territoire, avec un code couleur en fonction "des derniers rapports de contrôle et des dernières décisions administratives préfectorales".

Paul Sabio avec Sylvain Allemand