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Incendie de la synagogue de Rouen: revu à la hausse, le montant des dégâts atteint un million d'euros

Des sapeurs-pompiers devant la synagogue de Rouen, le 17 mai 2024

Des sapeurs-pompiers devant la synagogue de Rouen, le 17 mai 2024 - LOU BENOIST © 2019 AFP

Bientôt huit mois après l'incendie criminel de la synagogue de Rouen, l'espoir d'une réouverture en mai prochain s'éloigne. Les travaux sont plus importants que prévu et leur coût a été revu à la hausse atteignant le million d'euro.

Un million d'euros. Tel est le nouveau montant des travaux de l'incendie criminel de la synogogue de Rouen communiqué ce lundi 6 janvier par l'association de la communauté juive locale à Paris-Normandie.

"Une réunion est prévue lundi 20 janvier. Nous avons pris un expert d’assuré car la proposition de l’assurance ne nous convenait pas. À ce jour, on en est à une estimation de dégâts d’un million d’euros", a expliqué Natacha Ben Haim, la présidente de cette association.

Le lieu de culte, incendié après le jet d'un cocktail molotov le 17 mai dernier, a dû être longuement décontanimé mais l'odeur de brûlé n'a pas disparu. Le plâtre du haut plafond de la salle de prière s'est partiellement décollé et des fissures sont apparues dans le cœur de la synagogue, ont constaté nos confrères.

La responsable associative a également expliqué que l'auteur présumé de l'incendie a descellé un vitrail à la barre à mine.

Réouverture en mai inenvisageable

Sur la base des premières estimations de travaux, l'association espérait au départ pouvoir ouvrir à nouveau ses portes aux fidèles en mail 2025, soit un an après le sinistre. Finalement, la nature des dégâts et l'importance des réparations la plonge dans le flou.

"Nous avions l’espoir de rouvrir en mai 2025, un an après l’attaque. Aujourd’hui on sait que ce sera impossible, vu l’ampleur du chantier", poursuit Natacha Ben Haim, auprès de Paris-Normandie.

La vie cultuelle ne s'est pas interrompue pour autant puisque l'association dispense des cours d'hébreu et organise le culte dans un autre local. Sa localisation est tenue secrète par mesure de sécurité. La synagogue est par ailleurs toujours sous surveillance policière.

Une cagnotte pour la remise aux normes

Parallèlement aux réparations, une mise aux normes estimée à 100.000 euros doit être effectuée. Une cagnotte a été lancée via la plateforme Allodons et a permis de récolter près de 83.000 euros.

Pour Chmouel Lubecki, rabbin de la communauté juive de Rouen, cet incendie criminel a été "un mal pour un bien".

"La synagogue sera plus belle, plus moderne pour accueillir encore davantage de monde. Si Dieu nous a envoyé une épreuve, c’est que nous avons les forces de la surmonter. Nous allons transformer cette attaque en quelque chose de doux et de bénéfique", confie-t-il au journal.

Florent Bascoul