"Ils nous ont libérés": Georgette raconte le Débarquement à Omaha Beach qu'elle a vécu à 7 ans

Elle était aux premières loges. Le mardi 6 juin 1944, Georgette avait 7 ans quand les Forces alliées ont débarqué sur les plages de Normandie et ont affronté les soldats de l'Allemagne nazie. Quatre-vingt ans après, à l'occasion des commémorations du Débarquement, elle se souvient au micro de BFMTV.
"Ils étaient peu nombreux, au fur et à mesure qu'ils montaient, il fallait qu'ils tuent des Allemands pour passer. Ils avaient le fusil et la baillonnette à la main", raconte-t-elle.
Georgette Godes s'était réfugiée pendant la guerre chez ses grands-parents, qui vivaient à Saint-Laurent-sur-Mer, juste derrière Omaha Beach, là où les soldats américains ont débarqué.
"C'était les gentils"
Quand les premières détonations des combats sont entendues, c'est son grand-père qui la réveille aux aurores. "Il nous a enveloppé dans une couverture et emmené dans le jardin. Nous, on riait on chantait on ne savait pas pourquoi on était là... J'ai compris ensuite qu'une bombe pouvait tuer. Lui il savait, mais nous on ne savait pas".
"Tout le monde en parlait, 'il nous ont sauvés, ils nous ont libérés', c'était les gentils", dit-elle a propos des soldats américains qui entrent dans son village après plusieurs heures de combat contre les Allemands.
Plusieurs GI rencontrent les habitants sur place, dont Georgette, un moment immortalisé en photo par un correspondant de guerre. Un cliché qui fera le tour du monde.
L'histoire ne s'arrête pas là, car pour 51 ans plus tard, en 1995, la photographie est diffusée pour l'anniversaire du Débarquement. Par un heureux concours de circonstances, la Française et le soldat qui la porte dans ses bras, Donald Sheneman, 19 ans lors de leur première rencontre, se retrouvent en Normandie.
"Je pleure, lui il avait les larmes aux yeux aussi. C'est mon Donald, moi j'étais sa "baby" et il m'a toujours appelé "ma baby", se souvient l'octogénaire.
Depuis, l'ancien soldat américain est décédé. Georgette elle, perpétue leur histoire, pour que jamais ne disparaisse, le souvenir des 59.000 jeunes américains qui ont débarqué ce jour-là sur les plages de Normandie.