Grève de la faim d'un maire dans l'Eure: "des amorces de solutions" pour la scolarisation de son fils autiste

Aider à travers "mon histoire, mon fils". Le cri du cœur de Georgio Loiseau a été entendu. Mercredi, le maire de Poses, petite commune dans l’Eure, avait posté une vidéo sur ses réseaux sociaux dans laquelle il annonçait entamer une grève de la faim le lundi 29 mai prochain pour aider son fils autiste. L’enfant, âgé de 12 ans, sera bientôt privé de scolarité.
Invité sur BFMTV ce vendredi, Georgio Loiseau explique avoir eu des réponses des pouvoirs publics un peu plus de 48 heures après la diffusion de son message. "Le préfet de l’Eure, qui est très à l’écoute, m’a sollicité", indique le père de famille qui devrait rencontrer la direction de l'Agence régionale de Santé mardi ainsi que le président du conseil départemental.
"Des amorces de solutions" évoquées
"Des amorces de solutions ont été évoquées en attendant une place dans un établissement", indique l’élu qui se veut être le porte-voix de "ces silencieux, car ce sont souvent des familles en grand désespoir".
Le maire de Poses est revenu sur son parcours, mené en famille, pour l’intégration de son fils dans le circuit scolaire. "Il a été accueilli dans une école que j’ai fondée", détaille le père de famille. Une unité d’enseignement élémentaire autisme a en effet vu le jour grâce à Georgio Loiseau à Poses. Elle est la seule dans le département de l’Eure.
Mais le petit garçon grandit. "Il a fallu que je demande déjà une dérogation pour qu’il puisse bénéficier d’une année supplémentaire et puis force est de constater qu’arrivé à 12 ans, il est trop vieux pour rester en cycle élémentaire", indique le maire de Poses.
Un laborieux parcours commence alors pour Georgio Loiseau, son épouse et leur enfant de 12 ans. "On a décidé de le réorienter vers un institut médico-éducatif, mais malheureusement le manque de place est criant (...) On a un vrai problème avec le nombre de places disponibles.”
La crainte de la perte des acquis
Le fils de Georgio Loiseau "a eu un accompagnement assez important depuis qu’il est tout petit avec une psychologue à domicile et une école." Le père redoute à présent un retour au domicile familial "comme bon nombre de familles". Cette sortie du système scolaire pourrait faire perdre ses acquis à son enfant.
"J’ai illustré la situation par la situation d’un de mes collègues en Seine-Maritime qui a également créé une institution. Cela fait six ans que son enfant est à domicile et qu’il perd ses acquis", illustre le maire de Poses.
Président d’une association dédiée à l’autisme, L’Oiseau Bleu, Georgio Loiseau aide et accompagne des familles “qui ont une situation analogue à la nôtre”.
"Ce sont souvent des familles en grand désespoir. Quand on a une situation de handicap à la maison, très souvent les foyers sont monoparentaux, indique l’élu. Très souvent, les mamans se retrouvent seules et désemparées face à une non-réponse des pouvoirs publics."