Mohamed Amra: son avocate annonce qu'il sera remis à la France par la Roumanie sous 30 jours

L'avocate du narcotrafiquant arrêté samedi à Bucarest a indiqué ce dimanche que son client sera remis à la France d'ici 30 jours. Mohamed Amra "ne reconnaît pas les faits" qui lui sont reprochés, notamment ceux en lien avec son évasion.

Mohamed Amra, arrêté samedi 23 février après neuf mois de cavale et visé par un mandat d'arrêt européenn, a acccepté d'être remis par le autorités roumaines à la France dans les 30 jours, a indiqué l'avocate du narcotrafiquant ce dimanche après une audience au tribunal de Bucarest.

Il "ne reconnaît pas les faits commis mais souhaite respecter la décision des autorités françaises qui veulent le juger", a déclaré Maria Marcu concernant le multirécidiviste, arrêté samedi et dont l'évasion en mai 2024 avait causé la mort de deux agents pénitentiaires.

Échanges à venir entre les deux pays pour le transfert

Ce dimanche, Mohamed Amra, apparu menotté et en veste de sport noire, a été présenté à une juge à Bucarest. Dans le cadre de mandats européens, la procédure pénale de chaque pays s'applique. Le suspect est présenté à un juge local et a la possibilité de faire un recours.

Après l'accord du narcotrafiquant concernant sa remise à la France, s'ouvre donc un temps d'échange entre les États sur les conditions du transfert, pour qu'il soit réalisé en toute sécurité.

Le 14 mai 2024, le détenu multirécidiviste Mohamed Amra, surnommé "La Mouche", a été extrait de sa cellule pour être amené à un juge d'instruction qui devait l'interroger.

Un commando en a profité pour attaquer, à la voiture-bélier et aux fusils d'assaut le fourgon pénitentiaire pour le libérer. Dans l'attaque, qui a eu lieu au péage d'Incarville (Eure), deux agents pénitentiaires ont été tués et trois ont été blessés.

La France a découvert alors l'existence de Mohamed Amra: adolescent voyou, condamné pour la première fois à 13 ans pour vols aggravés et qui a progressivement "dérivé vers la violence", d'après un rapport de l'Inspection générale de la justice (IGJ) rendu en juillet 2024, pour rejoindre la grande criminalité organisée.

Sa "dangerosité grandissante" n'a pas été évaluée à sa juste mesure alors qu'il est soupçonné d'avoir poursuivi "ses activités de trafic de produits stupéfiants en ayant recours à la plus grande violence" depuis la prison.

Arrêté samedi vers 15h

Son arrestation, saluée par le gouvernement français, a été permise grâce à "la transversalité des services, et la convergence des spécialités des enquêteurs, comme des magistrats" qui "ont été les leviers de la conduite des opérations", a souligné le procureure de Paris Laure Beccuau.

Les policiers roumains, mis en alerte par les enquêteurs français du départ à l'étranger de Mohamed Amra, l'ont "repéré" et arrêté "vers 15h près d'un centre commercial" samedi à Bucarest.

Ils l'ont ensuite remis à la police roumaine chargée de la criminalité organisée. "En dépit du changement de coloration de ses cheveux, l'identification de l'intéressé est confirmée par une reconnaissance faciale et la comparaison d'empreintes digitales", a confirmé la procureure.

G.G. avec AFP